Le pétrole au plus bas depuis 2009, plombé par les inquiétudes sur la Chine

Par latribune.fr  |   |  366  mots
"Le yuan chinois continue de s'affaiblir, ce qui pourrait laisser entrevoir un nouvel affaiblissement des cours de brut", a dit Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. (Crédits : reuters.com)
Le cours du baril de WTI a terminé à 43,03 dollars, mardi, au plus bas depuis mars 2009. Les investisseurs sont préoccupés par la croissance de la Chine, premier consommateur d'énergie. Il s'inquiètent également du risque d'afflux d'or noir iranien à la suite de l'accord nucléaire conclu à la mi-juillet

Les espoirs de stabilisation du marché du pétrole se sont évanouis. Les cours du pétrole sont tombés au plus bas depuis 2009. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), la référence américaine du brut, cédait cinq cents, à 43,03 dollars vers 18 heures à Paris, en repli de 4%, un niveau auquel il n'était plus retombé depuis mars 2009.

Le baril de Brent, la référence européenne du brut, pour livraison à la même échéance, perdait 35 cents, à 48,83 dollars.

Préoccupations autour de la Chine

"Le yuan chinois continue de s'affaiblir, ce qui pourrait laisser entrevoir un nouvel affaiblissement des cours de brut", a dit Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour.

La Chine a abaissé de nouveau fortement mercredi pour le second jour consécutif le taux de référence du yuan face au dollar, accentuant la dévaluation de facto de la monnaie chinoise et semant le trouble sur les marchés des changes.

Pour les investisseurs, cette décision chinoise traduit les préoccupations de Pékin pour la croissance alors que la Chine est le premier consommateur d'énergie et la deuxième économie mondiale. Son commerce extérieur est en difficulté, ainsi que l'ont montré les derniers chiffres.

La décision de Pékin a eu aussi pour conséquence de renforcer le dollar face aux devises asiatiques. Or, toute hausse du billet vert renchérit d'autant le coût de l'or noir qui est libellé dans cette devise pour les acheteurs munis d'autres monnaies.

Parallèlement, a souligné Daniel Ang, les fondamentaux - une offre pléthorique face à une demande languissante - n'ont pas bougé.

Une surproduction bientôt accélérée avec l'entrée de l'Iran sur le marché

Les Etats-Unis produisent une grande quantité d'or noir tandis que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à dépasser son plafond théorique d'offre de 30 millions de barils par jour (bpj).

De plus, les investisseurs s'inquiètent du risque d'afflux d'or noir iranien à la suite de l'accord nucléaire conclu à la mi-juillet avec les grandes puissances en échange d'une levée des sanctions économiques imposées à Téhéran.

(Avec AFP)