Le monde riche doit accentuer la lutte contre le réchauffement (Merkel)

Par latribune.fr  |   |  568  mots
La chancelière Angela Merkel a déclaré samedi que les pays industrialisés devaient accentuer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, et que l'Allemagne devait montrer l'exemple en prouvant que des objectifs ambitieux de réduction des émissions pouvaient être atteints sans nuire à l'emploi.

La chancelière Angela Merkel a déclaré samedi que les pays industrialisés devaient accentuer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, et que l'Allemagne devait montrer l'exemple en prouvant que des objectifs ambitieux de réduction des émissions pouvaient être atteints sans nuire à l'emploi.

« L'urgence, je crois que nous la voyons tous à la lumière des catastrophes naturelles, est grande", a déclaré Angela Merkel. Les changements climatiques engendrent des sécheresses et la famine, et provoquent des migrations de masse des pays pauvres vers les pays riches, a-t-elle indiqué.

Et d'ajouter :

"En l'état actuel de la situation, l'objectif de contenir la hausse des températures mondiales sous les deux degrés Celsius - et idéalement autour de 1,5 degré - ne sera pas atteint", a-t-elle averti.

Hausse des émissions

En raison d'une forte croissance économique et d'une immigration plus forte que prévu, l'Allemagne risque de ne pas atteindre son propre objectif d'abaisser de 40% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990, si le prochain gouvernement ne met pas en oeuvre des mesures plus importantes.

Les bons chiffres de la production et la forte immigration en Allemagne depuis 2015 ont poussé les émissions à la hausse.

"C'est pourquoi nous nous battons aussi, dans le cadre des discussions exploratoires, en faveur d'une nouvelle coalition qui s'attaquerait à cette question: comment adopter davantage de mesures pour faire en sorte que l'objectif pour 2020 soit atteint", a-t-elle continué

Gouvernement de coalition

Les propos de la chancelière fédérale, tenus dans son podcast hebdomadaire alors que les débats vont bon train à la COP23 (conférence internationale sur le climat) à Bonn, reflètent la ligne qu'elle suit dans les négociations en vue de former le prochain gouvernement de coalition allemand.

Les conservateurs, sortis affaiblis des législatives du 24 septembre, cherchent à constituer un gouvernement de coalition avec les libéraux du FDP et avec les Verts, deux partis aux choix très différents.

Les partenaires de négociations ont fait état de progrès vendredi, au terme de trois semaines de discussions exploratoires sur une coalition tripartite. Les dirigeants des partis concernés doivent aplanir les derniers différents, sur la lutte contre le réchauffement climatique et les finances de la zone euro, dimanche lors d'une réunion.

L'Allemagne, "une menace sur le climat" pour une ONG

Les déclarations d'Angela Merkel interviennent alors que sa transition énergétique fait l'objet de vives critiques. Pour l'ONG « Energy for humanity », l'Allemagne fait peser « pire menace sur le climat en Europe ».

Non seulement elle est le premier émetteur européen, et pèse même 18% des émissions totales de 33 pays regroupant l'Union européenne, l'AELE (Association européenne de libre-échange) et la Turquie. Certes, ses énergies renouvelables représentent 30% de son mix électrique (contre 17% pour la France), mais c'est moins que le charbon et le lignite cumulés, qui pèsent 42%. Mais de surcroît, elle ne pointe qu'au 14e rang en matière de vitesse de décarbonation. Elle est même accusée de nuire aux performances de ses voisins en leur exportant son énergie carbonée, l'ONG soulignant la nécessité de prendre en compte, comme elle le fait pour la première fois, les échanges frontaliers d'émissions de CO2 dans leurs calculs.

Lire ici : COP 23 : les transitions énergétiques contrastées de la France et l'Allemagne