Macron demande aux fournisseurs d'énergie de renégocier les « contrats excessifs » de toutes les TPE

Par latribune.fr  |   |  562  mots
Le chef de l'État a profité de de la traditionnelle cérémonie de la galette de l'Épiphanie à l'Élysée, ce jeudi 5 janvier 2022 pour recevoir Dominique Anract, le patron de la Confédération nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française (CNBPF) et intimer aux fournisseurs d'énergie de renégocier dès janvier les contrats d'énergie qui, quand ils sont « excessifs », étranglent les très petites entreprises. (Crédits : Reuters)
Alors que Bercy et le Sénat sont réticents à accorder les mêmes aides aux PME et restaurateurs que celles obtenues par les boulangers pour faire face à la flambée des prix du gaz et de l'électricité, le président de la République prend les fournisseurs d'énergie et leurs «profits excessifs » à partie leur mettant la pression pour qu'ils acceptent la renégociation des « contrats excessifs » pour toutes les petites entreprises, et vite, dès janvier.

Alors que, après avoir accordé des aides aux boulangers, Bercy et le Sénat semblent très réticents à offrir le même soutien aux autres petites entreprises qui veulent s'engouffrer dans la brèche, Emmanuel Macron fait une annonce surprise ce jeudi : il a annoncé que tous les artisans et très petites entreprises frappés par la hausse des prix de l'énergie allaient pouvoir renégocier en janvier avec leur fournisseur d'électricité des « contrats excessifs ».

Cette déclaration du président de la République intervient alors que les représentants des restaurateurs, qui réclament donc le même traitement que les boulangers pour payer leurs factures d'énergie, seront reçus ce jeudi à 17 heures par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la ministre déléguée aux PME Olivia Grégoire, a annoncé Bercy mercredi.

Le chef de l'État met la pression à ceux qui font des « profits excessifs »

Le chef de l'État a pris le problème à l'envers pourrait-on dire, orientant la solution du problème non pas vers de nouvelles aides de l'État, mais en mettant la pression aux fournisseurs d'énergie : après avoir dit en avoir « assez » de ceux qui font des « profits excessifs », le président de la République leur intimait d'accepter les demandes de renégociation des « contrats excessifs » des petites entreprises.

« Pour nos bouchers, nos artisans, pour l'ensemble de nos très petites entreprises, tous ceux qui ont négocié des contrats excessifs (...), ce qu'on va demander, dès maintenant, aux fournisseurs d'énergie, c'est de revenir vers chacun (d'eux) et de les renégocier", a déclaré le chef de l'État lors de la traditionnelle cérémonie de la galette de l'Épiphanie à l'Élysée.

Et d'ajouter :

« J'en ai comme vous assez qu'on ait des gens qui, sur la base de la crise, fassent des profits excessifs », a-t-il lancé.

Avant de donner la parole à Dominique Anract (photo ci-dessous. Reuters), le patron de la Confédération nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française (CNBPF), le chef de l'État précisait en ces termes la notion de « contrats excessifs » :

« Tous ces contrats qui sont au-dessus des prix de référence donnés en fin d'année dernière par la Commission de régulation de l'énergie », c'est-à-dire autour de 280 euros du mégawatt/heure, « ils seront renégociés en janvier », a-t-il précisé.

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Les fournisseurs d'électricité convoqués

Selon son entourage, les ministres concernés vont recevoir dès vendredi, à la demande du président, les fournisseurs d'électricité pour leur demander de mettre en œuvre cette requête.

« On va accompagner toutes les TPE, tous les moins de 10 salariés, sur cette affaire », a assuré Emmanuel Macron, alors que le gouvernement avait annoncé ces derniers jours des dispositifs ciblés sur les boulangers, souvent étouffés par la hausse des coûts.

« On va prendre les noms des gens et on va mettre en place un petit dispositif d'alerte", a-t-il précisé, soulignant que "beaucoup de nos artisans, de nos TPE, ont autre chose à faire que d'aller chercher dans des sites internet des circulaires absolument illisibles ou des tableaux incompréhensibles. »

(avec AFP)