Après les boulangers, PME et restaurateurs veulent pouvoir résilier gratuitement leur contrat d'énergie

Hier, Bercy a accordé aux boulangers la possibilité de résilier ou de renégocier sans frais leur contrat d'énergie. La CPME et les syndicats de restaurateurs, reçus aujourd'hui au ministère de l'Economie, demandent la même mesure. Ce que refuse pour l'instant Bruno Le Maire.
Thierry Marx, patron de l'UMIH, sera reçu à 17 heures à Bercy ce jeudi.
Thierry Marx, patron de l'UMIH, sera reçu à 17 heures à Bercy ce jeudi. (Crédits : Reuters)

Les autres professions s'enfoncent dans la brèche ouverte par les boulangers. Ce jeudi, c'est le secrétaire général de la Confédération des PME (CPME) qui réclame que « toutes les entreprises, quelles qu'elles soient, » puissent résilier ou renégocier gratuitement leurs contrats d'énergie lorsqu'il est trop coûteux.

« C'est une question de cohérence, sans coût supplémentaire pour la collectivité », a insisté Jean-Eudes du Mesnil ce jeudi matin sur l'antenne de Sud Radio, en référence à la possibilité accordée par Bercy uniquement - pour l'instant - aux boulangers de résilier sans frais leur contrat d'énergie en cas de flambée « prohibitive » des prix. Ce qu'ont approuvé les fournisseurs d'énergie, également présents hier au ministère de l'Économie.

Satisfecit des boulangers...

Les boulangeries auront également la possibilité d'étaler leurs factures jusqu'à l'été. « Ça va dans le bon sens, on est plein d'espoir », s'était félicité mercredi Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française (CNBPF), à la sortie de sa réunion avec le ministre de l'Économie.

Après avoir reçu les représentants de la filière boulangerie, Bruno Le Maire a assuré que la résiliation des contrats énergétiques était une mesure « exceptionnelle » qui ne sera appliquée qu' « au cas par cas » par les énergéticiens au cas où la hausse des prix « menace la survie de l'entreprise ».

... et grogne des autres métiers de bouche

« Ça ne coûte rien à personne, si ce n'est qu'il y aura une espèce de saine concurrence et que les entreprises ne soient pas pieds et poings liés » face aux énergéticiens, lui a opposé Jean-Eudes du Mesnil. La CPME n'est pas la seule organisation à réclamer sa généralisation. Les restaurateurs, qui doivent être reçus à 17 heures à Bercy ce vendredi, « vont évidemment formuler cette demande », a précisé le représentant des PME.

« La situation est devenue intenable pour nombre d'établissements », a prévenu mercredi le chef Thierry Marx, fraîchement élu président de l'UMIH, principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration. « Des aides existent, mais elles concernent très peu de nos entreprises ou alors à un niveau bien trop faible pour que cela soit efficace », a-t-il déploré, favorable à « la mise en place d'un nouveau contrat d'énergie responsable à un tarif réglementé ».

« Un bouclier tarifaire pour toutes les entreprises, sans conditions »

Son collègue Franck Trouet, porte-parole du syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie-restauration (GNI), réclame lui « un bouclier tarifaire pour toutes les entreprises, sans conditions » estimant que son secteur se trouve dans une situation « d'angoisse phénoménale (...) très proche de celle des boulangers ».

Pour l'instant, les aides existantes ne sont accordées qu'aux entreprises qui justifient des dépenses d'énergie supérieures à 3% de leur chiffre d'affaires de 2021 tout en ayant vu leur facture d'énergie doubler par rapport à l'année dernière.

« On ne pourra pas aider tout le monde » (Gérard Larcher)

Bercy s'apprête-t-il pour autant à céder à ces demandes ? Bruno Le Maire avait anticipé la question mercredi, insistant sur le caractère exceptionnelle des aides supplémentaires accordées aux boulangers. « Les boulangers souffrent à la fois de l'augmentation des matières premières et de l'augmentation de l'énergie, c'est la double peine pour eux », avait justifié Bruno Le Maire.

Un argument qui pourrait s'appliquer aussi aux restaurateurs, qui se fournissent aussi en produits alimentaires et consomment de l'énergie dans leurs établissements.

« Les restaurateurs, ce n'est pas la même situation. On a va évidemment les recevoir comme on l'a fait chaque fois, mais chacun n'aura pas les mêmes dispositifs », avait réfuté hier le ministre de l'Économie, au micro de France Inter.

Un avis partagé par le président du Sénat Gérard Larcher :

« On ne pourra pas aider tout le monde. Demain, ce sera les stations de ski sans neige, après-demain d'autres activités...», a-t-il prévenu ce jeudi sur BFMTV.

Et d'argumenter : « La réalité, c'est qu'aujourd'hui nous n'avons pas de marge de manœuvre », a-t-il insisté.

« Nous avons dépensé, entre le Covid-19, l'inflation et la crise énergétique 250 milliards (d'euros) dans un pays qui va emprunter cette année 270 milliards pour équilibrer ses comptes et le remboursement de ses dettes. »

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Commentaires 12
à écrit le 23/01/2023 à 21:16
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La flambée de l'electrecité est due au fait que l'electricité est indexée sur le gaz. Plusieurs pays ont mis fin à cette aberration. Le gouvernement français s'était engagé à agir mais il n'a rien fait, en dehors de prendre quelques mesurettes ineffi...

à écrit le 05/01/2023 à 19:53
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Bonjour, Voilà certains individus ons souscription des contrats chez des concurrents d'EDF.... Beaucoup ons profitez des prix très avantageux, mais maintenant que la roue a tourné, ils faut les aidés.... Mais tous vas bien, si j'ai bien compris, i...

à écrit le 05/01/2023 à 13:34
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Pour éviter la faillite de la France, il est essentiel de virer le forumeur de Davos Klaus Schwab ce tenancier néoconservateur qui vient nous dire pas plus tard qu' hier "que l' essence n' est pas assez chère", Schwab petit...

le 05/01/2023 à 18:17
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@ Bubon L"essence n'est pas assez chère"...c'est une evidence. Depuis le premier choc petrolier de 1973, c'est à dire il y a 50 ans, si l'essence avait augmenté régulièrement de 5% par an elle coûterait aujourd'hui 3 fois plus cher. Que c'est il pass...

à écrit le 05/01/2023 à 13:32
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Je ne comprends pas pourquoi l'énergie et en particulier l'essence ou le gaz ne baissent pas alors que le brent est moins de 80 USD aujourd'hui et le dollar à 1.06

à écrit le 05/01/2023 à 13:02
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Le problème est la quasi faillite de la France et de sa cessation de paiement, le pays compte sur l'augmentation de l'énergie pour engranger des taxes afin de combler le puis sans fond.

à écrit le 05/01/2023 à 12:41
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Et les aides a mon bordel de preference? Chauffer les chambres se coute un fortune ces jours.Les activites en maison close sont aussi indispensables que se nourrir dans un resto.

à écrit le 05/01/2023 à 12:33
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Mais bien sûr faite payer le contribuable pour gagné ou essayé de gagner quelques euros de plus ou de trop Qui va payer le bouclier tarifaires ?? Lorsque l'on fait des choix il faut peut-être réfléchir avant. Comme notre gvt faire fermer Fessenhe...

à écrit le 05/01/2023 à 12:16
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Ce qu'il se passe en France est terrifiant et presque tout le monde reste tetanise, alors que la solution est simple, la revolte. En l'occurence, rien, siderant, septieme puissance au tapis par la force de la speculation boursiere.

à écrit le 05/01/2023 à 11:46
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Classique dans notre pays, dès qu'une corporation a des problèmes elle se tourne vers l'état pour quémander des aides, c'est affligeant. L'assistanat est une Institution chez nous, et nous mènera droit dans le mur, le choc va être rude.

le 05/01/2023 à 14:07
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Quand on a été biberonné pendant 50 ans sous les mamelles de l'état français; c'est dur, le sevrage va être terrible.

à écrit le 05/01/2023 à 11:46
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Le problème ce sont les fournisseurs alternatifs, incapables de fournir du courant alternatif à prix raisonnable. L'énergie, en particulier l'électricité qui peut être produite sur le sol national ne devrait faire l'objet d'aucune spéculation, ce q...

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