Pétrole : la baisse de 25% des exportations russes annoncées pour mars inquiète, les cours grimpent

Par latribune.fr  |   |  461  mots
Des sociétés occidentales « étaient toujours impliquées dans le commerce d'un volume important de pétrole russe depuis le début de l'invasion », avec 384 millions de barils de pétrole russe échangés, dont 136 millions de brut, pour une valeur estimée à 11,8 milliards de dollars, selon l'ONG Global Witness. (Crédits : Reuters)
Les cours du pétrole continuent à grimper ce vendredi, poussés par des craintes sur une réduction de l'offre de brut russe en mars plus importante qu'annoncé.

Ce vendredi, les deux références mondiales du brut profitent encore d'un élan amorcé le 22 février, à la suite d'informations diffusées par la presse financière selon lesquelles la Russie réduira de 25% en mars par rapport à février les exportations de pétrole depuis ses ports occidentaux, dans le but de faire remonter les prix de son pétrole.

C'est bien plus qu'annoncé début février par le vice-Premier ministre russe chargé de l'Énergie, Alexandre Novak quand il annonçait l'intention de la Russie de réduire sa production de pétrole de 500.000 barils par jour en mars, soit 5% de sa production totale.

Une réduction de 25% depuis les ports russes occidentaux signifie que la réduction passerait de 500.000 à 625.000 barils russes en moins par jour.

« Les ports occidentaux de Primorsk, Ust-Luga et Novorossiisk exportent environ 2,5 millions de barils par jour de brut », assurent les analystes de CBA. Une réduction de 25% impliquerait « une réduction des exportations de 625.000 barils par jour, soit 0,6% de l'offre mondiale de pétrole ».

Ces affirmations n'ont toutefois pas été confirmées par le ministère russe de l'Energie.

Cependant, les marchés réagissaient en conséquence. Vers 10H40 GMT (11H40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 1,08% à 83,10 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, gagnait 1,07% à 76,20 dollars.

Aux perturbations de l'offre venant de Russie s'ajoutent également « la demande croissante de la Chine et de l'Inde », rappellent les analystes de CBA, qui alertent à propos d'un marché qui pourrait encore plus se tendre.

Des réductions de la Russie « en réponse aux sanctions occidentales »

Ces réductions sont « la réponse de la Russie aux sanctions occidentales », font valoir les analystes de CBA.

L'Union européenne (UE) a interdit depuis le 5 décembre dernier l'importation de pétrole brut par voie maritime en provenance de Russie.

Cet embargo s'est étendu le 5 février dernier aux produits pétroliers raffinés russes. Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de la moitié des importations de diesel de l'UE provenaient de Russie.

Quelque 821 millions de barils de brut ont été exportés de Russie depuis le début de la guerre, pour une valeur estimée à 64,7 milliards de dollars, selon un rapport de l'ONG Global Witness publié vendredi.

Et si elles n'ont pas violé les sanctions contre le Kremlin, des sociétés occidentales « étaient toujours impliquées dans le commerce d'un volume important de pétrole russe depuis le début de l'invasion », avec 384 millions de barils de pétrole russe échangés, dont 136 millions de brut, pour une valeur estimée à 11,8 milliards de dollars, selon l'ONG.

(avec AFP et Reuters)