Pétrole : la Libye va relancer ses exportations

Par latribune.fr  |   |  570  mots
La Libye a un besoin pressant de relancer son secteur pétrolier, sa principale ressource économique.
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) a annoncé jeudi la reprise de ses exportations de pétrole après le retour au calme dans le Croissant pétrolier.

Les autorités libyennes non reconnues, qui contrôlent la région du Croissant pétrolier, ont annoncé mercredi avoir remis la gestion des principaux terminaux pétroliers, dont elles se sont récemment emparées, à la compagnie nationale de pétrole (NOC).

Jusqu'à présent, ces ports du nord-est du pays étaient contrôlés par une milice de l'Est ayant prêté allégeance au GNA, le gouvernement d'union nationale, basé à Tripoli et reconnu par le communauté internationale.

Mais entre dimanche et lundi, les forces du général Khalifa Haftar, liées aux autorités non reconnues basées dans l'Est, s'étaient emparées des terminaux du Croissant pétrolier: Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra.

Jeudi, la NOC a affirmé qu'elle restait loyale au gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par l'ONU et qui siège à Tripoli, tout en précisant qu'elle appliquait "les instructions données par le Parlement" basé dans l'est et qui soutient les autorités parallèles.

Impact sur les marchés ?

Dans la foulée, ce jeudi, le président de la compagnie nationale de pétrole (NOC), Mustafa Sanalla, a promis de relancer les exportations.

M. Sanalla a ainsi indiqué que les exportations de brut allaient "reprendre immédiatement à partir des terminaux de Ras Lanouf et Zoueitina, et continueront à Brega". Elles reprendront d'Al-Sedra "dès que possible".

Cette annonce, laissant présager une hausse de la production, pourrait avoir des conséquences sur les marchés, dans un contexte mondial déjà tendu. Toutefois, certains analystes estiment qu'il faut considérer -une fois encore- cette information avec prudence :

 "La situation en Libye est parfois un peu dure à suivre, et il y a eu des faux départs auparavant, donc l'annonce de la NOC pourrait être prise avec des pincettes par les investisseurs", commentait Olivier Jakob, de Petromatrix, dans une note, avant d'ajouter : "Le contrôle des ports par la LNA (les autorités de l'Est, NDLR) est cependant un nouvel élément. (...) Ils ont un intérêt politique à collaborer avec la NOC".

>>>(RE)LIRE AUSSI : Libye : la bataille pour le pétrole inquiète les Occidentaux

Production de brut divisée par cinq depuis 2010

Ce retour au calme a permis à la NOC d'annoncer jeudi la levée de "l'état de force majeure sur tous les ports du Croissant pétrolier", ouvrant ainsi la voie à la reprise des exportations.

Pour rappel, l'état de "force majeure", invoqué dans des circonstances exceptionnelles, permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole. Cette mesure avait été décrétée en 2013 sur plusieurs sites pétroliers parce que la NOC s'était trouvée incapable d'honorer ses contrats de brut à ses clients.

La Libye a un besoin pressant de relancer son secteur pétrolier, sa principale ressource économique. Sa production de brut a été divisée par cinq depuis 2010, alors que le pays dispose des plus importantes réserves pétrolières d'Afrique (estimées à 48 milliards de barils).

Avant le soulèvement contre Mouammar Kadhafi, la Libye produisait 1,6 million de barils par jour. Elle n'en produit plus que 290.000 environ.

La NOC estime qu'elle pourrait passer en un mois à 600.000 bpj et 950.000 d'ici la fin de l'année à condition de bénéficier de nouveaux financements et de rouvrir les oléoducs du sud-ouest du pays

(Avec agences)