Pétrole : la Russie exportera davantage vers l'Asie en cas de plafond des prix

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Pour la Russie, un plafonnement des prix de son pétrole « déstabiliserait » le marché. (Crédits : Reuters)
Si un plafonnement des prix du pétrole russe est instauré par les membres du G7, la Russie augmentera ses exportations vers l'Asie. Le Kremlin est, en effet, vent debout contre cette mesure validée en fin de semaine dernière par les Occidentaux. Ces derniers veulent priver Moscou de sa rente pétrolière, plus importante que jamais.

La Russie ne se laisse pas intimider et le fait savoir. Trois jours après la décision des pays européens d'un plafonnement des prix du pétrole russe, Moscou répond qu'elle exportera davantage de brut vers l'Asie si une telle mesure est mise en place. Une annonce faite ce mardi 6 septembre par son ministre de l'Énergie, Nikolaï Choulginov, lors du Forum économique oriental, à Vladivostok.

Le ministre a également déclaré que « toute démarche pour imposer un plafond aux prix va provoquer un déficit sur les propres marchés (des pays initiateurs) et va accroître la volatilité des prix ». Une position déjà affichée par le Kremlin, son porte-parole, Dmitri Peskov, estimant notamment qu'un plafonnement « déstabiliserait » le marché.

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Appel à un plafonnement généralisé

C'est lors d'un sommet virtuel de ses ministres des Finances, vendredi 2 septembre, que le G7 (États-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada, Japon) a dit vouloir mettre en place « urgemment » un plafonnement du prix du pétrole russe.

« Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l'ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre », ont annoncé les sept pays, dans une déclaration commune.

Ils précisent que les futurs prix seront « communiqués publiquement de manière claire et transparente ». Au-delà de ces déclarations d'intention, aucun calendrier précis n'a été évoqué. Dans son sillage, le G7 appelle une « large coalition » de pays à l'imiter pour priver Moscou de sa rente pétrolière, plus importante que jamais.

D'après l'Agence internationale de l'énergie, avant la guerre en Ukraine, environ la moitié des exportations pétrolières de la Russie était destinée à l'Europe.

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Des milliards engrangés grâce au pétrole et au gaz

Avec cette mesure, les Occidentaux souhaitent « réduire les revenus de la Russie et sa capacité à financer sa guerre d'agression » a fait savoir le G7. Car Moscou a encaissé plusieurs dizaines de milliards grâce aux ventes de pétrole et de gaz sur les six premiers mois de cette année.

97 milliards de dollars (à peu près l'équivalent en euros), dont environ 74 milliards grâce au pétrole, selon l'Institut international de la finance. C'est même bien plus d'après le Centre for research on energy and clean Air (CREA), centre de recherche indépendant basé en Finlande : 158 milliards d'euros en six mois de guerre.

« On estime que les exportations d'énergies fossiles ont contribué pour 43 milliards d'euros au budget fédéral russe, aidant à financer des crimes de guerre en Ukraine », ont calculé les auteurs du CREA dans un rapport publié ce mardi 6 septembre.

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(Avec AFP)