La flambée des prix des énergies fossiles fait entrer 158 milliards d'euros dans les caisses de la Russie

Selon un rapport du Centre for research on energy and clean Air (CREA), basé en Finlande, les exportations d'énergies fossiles ont contribué pour 43 milliards d'euros au budget fédéral de la Russie qui profite des cours élevés de l'énergie. Remettant en question les sanctions occidentales prises contre Moscou, les auteurs estiment que des règles « plus fortes » doivent être mises en place pour éviter que le pétrole russe n'entre sur des marchés sur lesquels il est censé être interdit.
Selonin rapport d'un centre de recherche indépendant, la Russie a engrangé 158 milliards d'euros de revenus tirés des exportations d'énergies fossiles en six mois de guerre, profitant de cours élevés.
Selonin rapport d'un centre de recherche indépendant, la Russie a engrangé 158 milliards d'euros de revenus tirés des exportations d'énergies fossiles en six mois de guerre, profitant de cours élevés. (Crédits : Reuters)

Les sanctions prises par l'Union européenne n'empêchent pas la Russie de s'enrichir. C'est du moins ce que relève un rapport du Centre for research on energy and clean Air (CREA), basé en Finlande. Selon lui, « la flambée des cours des énergies fossiles signifie que les revenus actuels de la Russie sont bien au-dessus de ceux des années précédentes en dépit des réductions des volumes exportés ».

Les cours du pétrole ont fortement grimpé au début de la guerre avant de reculer plus récemment tandis que ceux du gaz continuent d'atteindre des sommets. Lundi, le prix de référence du gaz en Europe a grimpé de 30%, jusqu'à 272 euros le mégawattheure à l'ouverture du marché, regagnant une grande partie du terrain cédé la semaine dernière. Le prix du gaz avait, en effet, nettement reflué, chutant de plus d'un tiers pour finir à 210 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais après avoir frôlé son record historique de 345 euros le mégawattheure le 26 août. Pour rappel, en début d'année, il évoluait autour des 70 euros. « On estime que les exportations d'énergies fossiles ont contribué pour 43 milliards d'euros au budget fédéral russe, aidant à financer des crimes de guerre en Ukraine », ont calculé les auteurs.

L'Union européenne, premier importateur des énergies fossiles russes

Ces chiffres ont été estimés sur les six premiers mois de la guerre qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie, soit du 24 février au 24 août. Sur cette période, le CREA estime que le premier importateur des énergies fossiles russes a été l'Union européenne (pour 85,1 milliards d'euros), suivie par la Chine et la Turquie.

L'UE a décidé d'un embargo progressif sur ses importations de pétrole et de produits pétroliers. Elle a aussi déjà mis fin à ses achats de charbon, mais le gaz russe, dont elle est très dépendante, n'est pour l'instant pas concerné. Le centre de recherche estime toutefois que l'embargo européen sur le charbon - mis en œuvre le 10 août - a porté ses fruits, les exportations russes étant depuis tombées à leur plus bas niveau depuis l'invasion de l'Ukraine. « La Russie a échoué à trouver d'autres acheteurs », écrivent les auteurs du rapport.

Les sanctions occidentales trop aisément contournées

Le CREA juge en revanche que des règles « plus fortes » doivent être mises en place pour éviter que le pétrole russe n'entre sur des marchés sur lesquels il est censé être interdit. Les sanctions occidentales sont aujourd'hui trop aisément contournées, selon lui. « L'UE doit interdire l'utilisation de navires et de ports européens pour l'acheminement de pétrole russe vers des pays tiers », estime-t-il ainsi. Le Royaume-Uni est également appelé à bannir la participation de son secteur de l'assurance à de tels transports internationaux.

Les pays de l'Opep discutent avec la Russie, pays allié

De leur côté, les pays du G7 ont décidé vendredi de plafonner « urgemment » le prix du pétrole russe, un mécanisme complexe à mettre en place et destiné à porter un nouveau coup à la manne énergétique de Moscou. Ce à quoi le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques, Alexandre Novak, a répondu à l'issue d'une réunion par visioconférence des pays de l'Opep : « Nous examinerons comment la situation sur le marché va évoluer, car il existe de nombreuses incertitudes », faisant donc référence aux propos du G7 concernant le plafonnement du prix du pétrole russe. « Nous avons convenu que nous continuerions à nous réunir mensuellement afin de proposer les solutions les plus rationnelles pour le marché », a-t-il poursuivi. Alexandre Novak avait déjà prévenu que la Russie ne vendrait tout simplement plus de pétrole aux pays plafonnant les prix.

Lundi, les pays de l'Opep ont annoncé avoir décidé de réduire leur production pour soutenir les prix face aux craintes de récession, une première depuis plus d'un an et les coupes drastiques effectuées en raison de la pandémie de Covid. Les représentants des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés ont ainsi convenu de « revenir aux quotas du mois d'août », soit une baisse de 100.000 barils comparée à septembre, a annoncé l'alliance dans un communiqué. Le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques a jugé cette décision en phase avec « la situation actuelle ».

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 06/09/2022 à 20:08
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Mais comment nos dirigeants peuvent-ils être aussi naïfs ?? Sont ils vraiment mal formés ? N’ont ils jamais été confrontés au milieu des affaires ?

à écrit le 06/09/2022 à 18:30
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Le montant est certes énorme, mais la tendance est tout à fait normale pour un système à non minimum de phase. En passant, c'est une information utile et intéressante pour calibrer certains modèles, voire plus. ### Dès le début, tout le monde a al...

à écrit le 06/09/2022 à 14:36
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Faudrait savoir. Si on est en guerre contre la Russie, envoyons des troupes en Ukraine pour chasser l'armée russe.

à écrit le 06/09/2022 à 10:46
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Ils ont raison et Nono Le Maire approuve. Foutons tout le monde occidental en dessous de tout. Rasons tout. J'approuve.

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