Pollution : les émissions mondiales de CO2 vers un nouveau record

Par latribune.fr  |   |  428  mots
Les émissions de la Chine devraient augmenter de 3,5% cette année, du fait d'une plus grande consommation de charbon et d'une croissance économique plus robuste.
Les émissions de CO2 sont restées globalement stables pendant trois ans, de 2014 à 2016, mais elles vont repartir à la hausse cette année, essentiellement à cause d'une augmentation en Chine après deux années de recul, ont mis en garde des scientifiques lors de la COP23, à Bonn.

Le pic des émissions mondiales de C02 est finalement loin d'avoir été atteint. Elles devraient augmenter de 2% cette année et atteindre ainsi un nouveau niveau record, ont déclaré lundi des scientifiques.

Ces données, présentées au cours des négociations en cours à Bonn pour la conférence internationale sur le climat, la COP23, représentent un revers pour l'objectif fixé par l'Accord de Paris, en 2015, de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter la hausse moyenne des températures mondiales.

La Chine comme principal responsable

Les émissions de CO2 sont restées globalement stables pendant trois ans, de 2014 à 2016, mais elles vont repartir à la hausse cette année, essentiellement à cause d'une augmentation en Chine après deux années de recul, disent les scientifiques.

"Avec 41 milliards de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017 (si l'on ajoute la déforestation, ndlr), on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2°C, et a fortiori 1,5°C", objectif fixé par l'accord de Paris adopté fin 2015 contre le réchauffement climatique. a déclaré la chercheuse Corinne Le Quere, directrice du centre Tyndall pour les recherches sur le changement climatique à l'Université d'East Anglia, au Royaume-Uni.

Les émissions de la Chine devraient augmenter de 3,5% cette année, du fait d'une plus grande consommation de charbon et d'une croissance économique plus robuste, a déclaré quant à lui Glen Peters, autre participant à l'étude, au centre CICERO de recherches sur le climat mondial, à Oslo. La Chine est le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, devant les Etats-Unis, et représente 28% des émissions.

L'effet "énergies renouvelables" mettra quelques années à se faire ressentir

Les émissions de CO2 des Etats-Unis - seuls désormais à ne pas faire partie de l'Accord de Paris depuis que Donald Trump les en a retirés - devraient quant à elles diminuer de 0,4% en 2017, une baisse plus faible que ces dernières années (elles étaient de -1,2% en moyenne), conséquence d'un plus grand usage du charbon (+0,5%), une première depuis cinq ans du fait de la cherté du gaz naturel. L'Inde voit quant à elle ses émissions croître un peu moins (+2%) mais ce devrait être temporaire, préviennent les chercheurs. Quant à l'UE, ses émissions reculent moins vite que la décennie précédente (-0,2%).

Et si les énergies renouvelables se développent de manière remarquable (+14% par an ces 5 dernières années), mais il faudra "quelques années pour qu'elles aient un impact significatif sur les émissions mondiales de CO2".

(avec AFP et Reuters)