Pour le Pdg de Total, "renoncer à importer du gaz de schiste serait une erreur"

Par latribune.fr  |   |  429  mots
Pour le PDG de Total, l'arrivée "en masse" du gaz naturel liquéfié américain en Europe se traduirait par des baisses de prix.
L'importation de gaz de schiste américain bénéficierait à l'industrie européenne et l'interdire serait donc "une erreur", a estimé mercredi Patrick Pouyanné, Pdg de Total.

Interdire l'importation de gaz de schiste américain en Europe serait "une erreur" pour l'industrie européenne, qui gagnerait en compétitivité grâce à cette source d'énergie, a estimé mercredi le Pdg du géant français du pétrole Total, Patrick Pouyanné.

Lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat mercredi, Patrick Pouyanné a déclaré, à propos du gaz de schiste : "On va en acheter, dans un an ou deux." Avant de poursuivre : "On prévoit d'importer du gaz américain en Europe ou d'ailleurs dans le monde, c'est un marché mondial. (...) Je ne sais pas quand on parle de traité transatlantique, de libre-échange, comment on fait pour empêcher le gaz de circuler."

Le PDG de Total a assuré que "ce serait une erreur pour l'industrie européenne" de renoncer à ce marché, estimant que l'arrivée "en masse" du gaz naturel liquéfié américain entraînerait une baisse des prix du gaz.

"C'est plutôt une bonne nouvelle pour l'industrie européenne (..) C'est plutôt un regain de compétitivité pour l'industrie  qui utilise du gaz, notamment pour l'industrie lourde", a-t-il ajouté.

Royal cherche à interdire l'importation de gaz de schiste

Le 10 mai, la ministre française de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, avait indiqué à l'Assemblée nationale vouloir "examiner juridiquement" comment interdire l'importation de gaz de schiste en France, alors que sa principale technique d'extraction, la fracturation hydraulique, est interdite sur le territoire depuis 2011 pour des raisons environnementales. Le lendemain, dans une lettre adressée aux dirigeants d'EDF et d'Engie, elle leur demandait de "renoncer" à l'avenir à importer ce gaz, après des critiques soulevées par la signature de contrats d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, dont une partie provient de gisements de schiste.

Dans un entretien accordé au Parisien le 12 mai, le Pdg d'EDF, Jean-Bernard Lévy, avait fait valoir, en réponse à la ministre, qu'il n'était pas possible de connaître la composition exacte du gaz importé. Le problème, détaillait-t-il, est que lorsque "un méthanier arrive dans un port européen, le port d'origine est connu mais pas la manière dont ce gaz a été produit. On ne sait pas donc s'il provient d'une exploitation de gaz conventionnel, d'un forage de gaz de schiste, ou d'une plateforme offshore en mer", avait-il ajouté, ajoutant que "le gaz nord-américain, qu'il provienne du Canada ou des Etats-Unis, est un gaz dans lequel se mélange déjà du gaz conventionnel et du gaz de schiste".

(Avec AFP et Reuters)