Rachat d'Alstom : General Electric propose des concessions à Bruxelles

Par latribune.fr  |   |  447  mots
Le PDG de GE, Jeffrey Immelt, pourrait détailler ses concessions lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe vendredi.
La Commission européenne a ainsi décidé de reporter au 11 septembre sa décision sur ce dossier, qui était attendue le 21 août.

Afin d'éviter un veto sur son rachat du pôle énergie du fleuron français Alstom, General Electric (GE) a soumis jeudi 16 juillet  à la Commission européenne les concessions qu'il était prêt à faire pour mener à bout la transaction.

"GE confirme avoir soumis des remèdes à la Commission européenne en relation avec la transaction GE-Alstom. Ces remèdes répondent aux griefs de la Commission tout en préservant l'intérêt économique et stratégique de l'opération", a-t-il déclaré dans un communiqué.

GE déterminé à finaliser l'opération dans l'année

Après avoir reçu ces "remèdes", la Commission européenne a reporté au 11 septembre sa décision sur ce dossier, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, qui a requis l'anonymat. Le gendarme de la concurrence en Europe s'était donné comme date butoir le 21 août pour se prononcer sur cette opération à 12 milliards d'euros, déjà approuvée par le gouvernement français et les conseils d'administration des deux entreprises.

GE serait néanmoins toujours déterminé à finaliser le rapprochement cette année, assure la même source. Selon une autre source, le PDG Jeffrey Immelt devrait détailler ses concessions lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe vendredi.

Le marché de l'entretien des turbines à gaz en question

En février dernier, l'UE avait décidé d'approfondir son enquête (dite "de phase 2" dans le jargon bruxellois) sur l'opération, en invoquant notamment une possible réduction de la concurrence dans les turbines à gaz de haute puissance, principalement utilisées dans les centrales électriques utilisant ce combustible. Les craintes de la Commission portent principalement sur le marché de l'entretien ou de la maintenance de ces turbines, au moment où la fabrication patine.

Aujourd'hui, GE détient 50% de ce marché, suivi par Siemens (un peu plus de 23%), le japonais Mitsubishi Hitachi Power Systems (MHPS) arrive ensuite avec 13%. Alstom (7%) et l'italien Ansaldo Energia(3%) en sont aussi les principaux acteurs. Immelt s'est refusé jusqu'ici à en céder une partie, disant juste qu'il était prêt à lâcher des brevets. Il fait valoir que cette activité, très rentable, est un "avantage compétitif" de GE et qu'elle est au cœur des synergies que va générer la fusion avec Alstom.

Le groupe français est une pièce maîtresse de la stratégie de recentrage vers l'industrie amorcée par Immelt, qui ne pourrait pas se permettre de voir se répéter le scénario de 2001. A l'époque, le projet d'acquisition par GE de son compatriote Honeywell, pour 42 milliards de dollars, avait été bloqué par les régulateurs européens.