TotalEnergies : le gouvernement juge « inacceptable » la poursuite des blocages par la CGT

Par latribune.fr  |   |  600  mots
Gabriel Attal, ministre des comptes publics, a critiqué ouvertement la poursuite des blocages de raffineries. (Crédits : Reuters)
Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a fait part de son profond désaccord avec la poursuite du blocage des sites de TotalEnergies par les grévistes, alors que deux syndicats ont signé le nouvel accord salarial proposé par la direction.

Au micro d'Europe 1 ce dimanche, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a qualifié d'« inacceptable » la poursuite jusqu'à mardi des blocages dans quatre raffineries et un dépôt pétrolier de TotalEnergies. « Ce qui est inacceptable, c'est qu'il y ait la poursuite de blocages alors même que des accords majoritaires ont été trouvés pour revaloriser les salaires dans les entreprises. Je trouve ça incompréhensible. Vous avez parfois des blocages qui sont des troubles à l'ordre public », a-t-il déclaré, avant de renchérir. « Évidemment qu'il y a un droit de grève, mais à un moment le pays doit aussi pouvoir fonctionner. »

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La CGT dans le viseur du gouvernement

Avec ces déclarations, le ministre s'en prend ouvertement à la CGT, seul grand syndicat qui appelle à poursuivre la grève, entamée depuis bientôt trois semaines. L'augmentation globale des salaires de 7% proposée par la direction de   TotalEnergies, couplée à une prime d'un mois de salaire (avec un plancher de 3.000 euros et un plafond de 6.000 euros) a convaincu dès vendredi les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFDT et la CGE-CFC. Mais elle ne satisfait toujours pas la CGT, fer de lance du mouvement, qui exige 10% d'augmentation, un taux qui reflèterait mieux selon elle « l'inflation et la partage des richesses ».

Le syndicat continue donc de profiter de la situation de pénurie de carburant générée par la grève comme levier de négociation. Samedi, près d'une station-service française sur trois (27,3%) manquait d'au moins un type de carburant. Dans la région parisienne, la situation était encore plus tendue avec 39,9% de stations-service en difficulté, selon des données du gouvernement. « Vous avez je pense plusieurs dizaines de millions de Français qui à un moment ou à un autre ont été confrontés à ces difficultés, soit de station fermée, soit de station devant laquelle il faut faire la queue pendant deux ou trois heures », a rappelé Gabriel Attal.

Vers une fin progressive de la pénurie ?

Pour contourner la situation de blocage, le gouvernement avait réquisitionné des personnels d'Esso-ExxonMobil, et mis le feu aux poudres. Dans la foulée, la CGT qualifiait la manœuvre d'atteinte au droit de grève et d'autres sites rejoignaient le mouvement. Désormais, malgré la poursuite des blocages, la situation se calme.

Des livraisons ponctuelles de carburant ont même pu se faire depuis le dépôt de Donges samedi. « Nous avons ouvert ces robinets pour détendre l'atmosphère. L'objectif n'est pas de diviser les Français, de créer des tensions, l'objectif est maintenant de rassembler les Français autour d'une même revendication », avait indiqué à l'AFP Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire CGT TotalEnergies.

Gabriel Attal a expliqué que le gouvernement tablait sur un « début d'amélioration » dans les stations-essence, tout en rappelant que la sortie de crise serait lente : « Il va falloir plusieurs jours avant que la situation s'améliore suffisamment pour que les Français le ressentent dans leur vie quotidienne. En 24 heures, suite aux réquisitions, vous avez l'équivalent de 9.000 m3 de carburant qui ont pu sortir des dépôts, c'est l'équivalent de 110.000 ou 120.000 pleins pour des Français ».

Le ministre a aussi profité de sa prise d'antenne pour tacler ses opposants politique de la France insoumise, qui soutiennent le mouvement de grève et organisent ce dimanche une « marche contre la vie chère » : « Il y a une volonté véritable de bloquer le pays chez certains mouvements politiques. »