Transition énergétique : la feuille de route publiée, flou sur le nucléaire

Par latribune.fr  |   |  341  mots
La PPE ne précise pas combien d'autres réacteurs devront être fermés d'ici 2023. Selon Greenpeace, entre 21 et 23 réacteurs devraient être arrêtés dans les sept ans pour respecter l'objectif. (Photo : la centrale de Dampierre-en-Burly, dans le Loiret)
Après des mois de négociations, la fameuse PPE a été publiée, et fixe la trajectoire des différentes sources d'énergies pour atteindre les objectifs fixés par la loi.

La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) a enfin vu le jour vendredi, après plusieurs mois de retard sur le calendrier initial. Publiée sous la forme d'un décret, elle fixe la trajectoire d'évolution du bouquet énergétique de la France (pétrole, nucléaire, éolien...) d'ici à 2023.

Le communiqué publié par le ministère de l'Environnement précise les deux objectifs principaux de la feuille de route. D'abord, "réduire la consommation finale d'énergie de 12% d'ici 2023, et de 22% pour les énergies fossiles" et ensuite, "accélérer le développement des énergies renouvelables pour tous les usages (électricité, chaleur, gaz, carburants)". Pour le SER (Syndicat des énergies renouvelables), ces objectifs sont "cohérents"  pour que la part d'énergies renouvelables atteigne 32% de la consommation finale d'énergie en 2030.

Flou sur le nucléaire

Le texte prévoit aussi de réduire la production d'électricité d'origine nucléaire. La loi sur la transition énergétique, dont la PPE est le guide, prévoit de passer de 75% à 50% d'électricité d'origine nucléaire en 2025. Elle oblige en outre EDF à élaborer "un plan stratégique compatible avec les orientations de la programmation pluriannuelle de l'énergie" dans les six mois.

En revanche, seule la fermeture de la centrale de Fessenheim est mentionnée, alors que son arrêt seul ne suffira pas à atteindre l'objectif fixé. La PPE ne précise pas combien d'autres réacteurs devront être fermés d'ici 2023 alors que selon Greenpeace, entre 21 et 23 réacteurs devraient être arrêtés dans les sept ans pour respecter l'objectif.

Ce flou a également été souligné par Anne Bringault, coordinatrice sur la transition énergétique pour le CLER et le Réseau Action Climat : "Le gouvernement, en refusant de traiter la question de l'évolution du parc nucléaire vieillissant, met en péril le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. La transition énergétique tant vantée pendant la COP21 et ses dizaines de milliers d'emplois ne semblent plus être à l'ordre du jour."

(Avec AFP)