Le chinois Minmetals lance un raid surprise à 4,6 milliards d'euros sur Equinox

Par Marjorie Bertouille  |   |  327  mots
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Cette acquisition pourrait être la plus importante jamais réalisée par un groupe chinois en Australie. Elle devrait donner accès au courtier à des mines de cuivre stratégiques en Zambie et en Arabie saoudite.

Si elle aboutit, l'offre de Minmetals Resources, filiale hong-kongaise du plus gros négociant de métaux chinois, sur le groupe Equinox pourrait bien être le rachat le plus important jamais réalisé par une entreprise chinoise en Australie. Le groupe public chinois a en effet proposé pas moins de 6,3 milliards de dollars canadiens (4,7 milliards d'euros) en cash, en vue d'acquérir l'australo-canadien Equinox Minerals, un groupe qui détient des mines de cuivre et d'uranium en Zambie et en Arabie saoudite.

Un prix jugé élevé

En d'autres termes, le groupe serait prêt à payer une prime de 23% par rapport au cours de clôture d'Equinox vendredi dernier à la Bourse de Toronto (le groupe est également coté à Sydney), soit 7 dollars canadiens par action. A titre de comparaison, Yangzhou Coal avait payé deux fois moins cher l'acquisition du minier australien Felix Resources réalisée en 2009.

Cette surenchère des groupes chinois en dit long sur leur besoin de sécuriser leurs approvisionnements en matières premières : la Chine concentre à elle seule 40% de la demande mondiale en cuivre. Et ce, alors que les prix du métal rouge - qui ont progressé de près de 120% au cours des deux dernières années - atteignent des sommets.

Surenchère et conséquences boursières

Pris par surprise, le conseil d'administration d'Equinox a indiqué qu'il allait étudier avec attention cette proposition. Sachant qu'elle implique pour Equinox  de renoncer à son offre de 4,7 milliards de dollars canadiens sur le Canadien Lundin Mining. Ce dernier fait l'objet d'une bataille d'OPA entre Equinox et Inmet Mining.

"Cette offre pourrait susciter l'intérêt d'autres acheteurs potentiels", estime un gérant, selon lequel "la demande grandissante en cuivre et les prix élevés du métal pourrait relancer les OPA dans ce secteur". S'agissant d'Equinox, la barre serait cependant déjà placée très haut selon certains analystes, et la surenchère ne pourrait guère aller au-delà des 8 dollars canadiens.