Chantiers navals : une commande de 2,4 milliards d'euros suspendue à l'accord de la CGT et de FO

Par latribune.fr  |   |  349  mots
La CGT et FO ont refusé "le travail gratuit" et le "chantage à la commande".
La CGT et FO refusent une augmentation temporaire et non rémunérée de 20 minutes du temps de travail quotidien, indispensable selon la direction des chantiers navals sTX de Saint-Nazaire pour satisfaire à la demande de MSC Croisières.

Une commande de deux paquebots qui pourrait rapporter aux chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) 2,4 milliards d'euro (en incluant une option sur deux autres bateaux identiques), provenant du croisiériste italien MSC, est suspendue à un accord syndical de compétitivité.

"Les pourparlers avec STX ont buté sur le prix", a expliqué au Figaro le directeur général de MSC Croisières, Erminio Eschena.

Les principaux concurrents de STX France, l'allemand Meyerwerft et l'italien Fincantieri, proposent des offres inférieures, a tenu à souligner MSC Croisières, qui depuis 2003 a déjà fait construire dix paquebots à Saint-Nazaire.
Selon Erminio Eschena, l'ordre en suspens est d'autant plus crucial pour les chantiers STX que ceux-ci, dont le coeur du métier est la construction de paquebots, n'ont plus reçu aucune commande dans ce secteur depuis celle, en décembre 2012, de l'armateur américain Royal Caribbean Cruises pour la fabrication du géant Oasis.

20 minutes par jour de travail non rémunéré en question

Les syndicats ont expliqué avoir été sollicités par STX le 13 décembre pour qu'ils s'engagent à "négocier et aboutir à un accord" le 18 décembre, sans lequel la société ne pourrait décrocher la commande de MSC. La direction demandait notamment une augmentation temporaire de 20 minutes du temps de travail quotidien, sans rémunération supplémentaire.  La CGT et FO, qui représentent 53% des salariés, ont refusé "le travail gratuit" et le "chantage à la commande".
La CFDT (32% des suffrages) a en revanche accepté de s'engager à négocier.

"J'espère que les salariés ont conscience que c'est l'avenir de l'entreprise qui est en jeu", a observé le syndicat, tout en précisant  que sa disponibilité  "n'est pas un chèque en blanc".

Les chantiers STX ont refusé de commenter la situation. Cependant, dès le début de l'automne, leur directeur général, Laurent Castaing, n'a pas caché à la presse les difficultés de compétitivité rencontrées par son entreprise pour décrocher des commandes, suite à l'échec d'une première tentative de négociation avec les organisations syndicales au printemps dernier.