Vallourec va supprimer 500 postes supplémentaires en France

Par latribune.fr  |   |  688  mots
En novembre, le groupe sidérurgique a publié un chiffre d'affaires de 872 millions d'euros sur la période juillet-septembre, soit une chute de 35,1 % sur un an.
Miné par la baisse des cours du pétrole, Vallourec a annoncé la suppression de 1.000 emplois supplémentaires en Europe, la fusion de ses activités aux Brésil, une réduction de ses capacités de production de tubes en Europe et une augmentation de capital de 1 milliard d'euros. Philippe Crouzet, le patron du fabricant de tubes sans soudure, a été reconduit pour quatre ans.

Publié le 01/02/2016 à 07:26. Mis à jour le 01/02/2016 à 08:23.

Ce devait être 450 millions d'euros, ce sera finalement le double. Le fabricant de tubes sans soudure Vallourec a annoncé lundi 1er février, dans un communiqué intitulé "Initiatives stratégiques majeures", une augmentation de capital de 1 milliard d'euros, qui passera par un renforcement de son partenariat avec Nippon Steel (NSSMC), ainsi que par la suppression de 1.000 emplois supplémentaires en Europe dans le cadre d'une "rationalisation" de ses activités. Le président du directoire de Vallourec, Philippe Crouzet, a déclaré lundi lors d'une conférence téléphonique que les nouvelles réductions d'effectifs annoncées par le groupe concernaient environ 500 postes en France.

Pour rappel, le groupe avait annoncé en avril 2015 un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.000 postes dans le monde d'ici 2017, dont 565 en France, sans recourir à des licenciements secs.

En Europe, le groupe vise "une réduction de 50% des capacités de production de tubes par rapport à 2014", via la fermeture de deux laminoirs en France, à Saint-Saulve (Nord) et Deville (Seine-Maritime), d'une ligne de filetage en Allemagne, à Mülheim, et d'une ligne de traitement thermique en Ecosse, à Bellshill, a-t-il précisé dans le communiqué.

Fusion des activités au Brésil

Dans le cadre de l'augmentation de capital, Vallourec annonce par ailleurs que Bpifrance et son partenaire NSSMC verront chacun leur participation atteindre 15% du capital du groupe après dilution pour un montant global recouvrant la moitié du milliard d'euros attendu de la levée de fonds.

Il prévoit également une fusion de ses activités au Brésil, Vallourec Tubos do Brasil et Vallourec & Sumitomo Tubos do Brasil, codétenue avec NSSMC et Sumitomo, dans un nouvel ensemble, Vallourec Soluções Tubulares do Brasil, détenu à 84,6% par le groupe français, ainsi que la fermeture de deux hauts fourneaux et une aciérie dans le pays d'ici 2018.

Pas de dividende au titre de 2015

Vallourec ne versera pas de dividende au titre de 2015, a par ailleurs indiqué le directeur financier, Olivier Mallet.

Investissement en Chine

Le groupe français a par ailleurs annoncé la prise de contrôle de l'entreprise chinoise Tianda Oil Pipe (TOP), basée à Hong Kong et dans laquelle il possédait déjà 19,46% du capital, en devenant désormais majoritaire à hauteur de 70,07%, pour un montant de 175 millions de dollars.

Des mesures "nécessaires pour rester positionné en tant que groupe solide"

"Notre plan a vocation à ajuster significativement notre empreinte industrielle européenne pour remédier à la surcapacité et nous centrer sur les activités à haute valeur ajoutée en France et en Allemagne. Je suis conscient de l'impact que ces mesures auront sur nos collaborateurs. Elles sont néanmoins nécessaires si nous voulons que Vallourec reste positionné en tant que groupe solide dans la durée, capable de faire face à la concurrence dans les années à venir", a déclaré le président du directoire, Philippe Crouzet, cité dans le communiqué.

Miné par la baisse des cours du brut et la baisse des investissements du secteur pétrolier, le groupe se retrouve en difficulté financière. En novembre, le groupe sidérurgique a publié un chiffre d'affaires de 872 millions d'euros sur la période juillet-septembre, soit une chute de 35,1 % sur un an, avec un résultat brut d'exploitation dans le rouge, chiffré à -66 millions d'euros. Et depuis un an, l'action Vallourec a perdu près de 80% de sa valeur, la capitalisation boursière du groupe tombant à 549 millions d'euros.

La direction est confortée

Par ailleurs, le conseil de surveillance du fabricant de tubes sans soudure a reconduit lundi dans leurs fonctions les membres de la direction du groupe dont son patron, Philippe Crouzet.

"Le conseil de surveillance de Vallourec, réuni le 29 janvier 2016 sous la présidence de Vivienne Cox, a décidé de renouveler le mandat des trois membres du directoire", à savoir le président du directoire Philippe Crouzet, le directeur général Jean-Pierre Michel, et le directeur financier Olivier Mallet, "pour une nouvelle période de quatre ans, leur mandat en cours arrivant à échéance le 15 mars 2016", indique un communiqué diffusé lundi.

(Avec AFP et Reuters)