SNCF : la CGT critique des nouveaux trains de banlieue, Bombardier se défend

Par AFP  |   |  516  mots
La qualité des trains Regio2N de Bombardier est mise en cause pas la CGT Cheminots, mais la direction de la SNCF soutient le constructeur. (Crédits : Peter Nicholls)
La CGT Cheminots de la SNCF pointe du doigts les trains Regio2N, construits par Bombardier. Selon elle, la mauvaise qualité du matériel a accentué le nombre d'incidents.

La CGT Cheminots est partie en guerre contre un nouveau modèle de trains circulant en Ile-de-France, dénonçant sa "qualité déplorable", au grand dam du constructeur Bombardier, pour qui le matériel est "totalement conforme". "On a un taux de pannes et un taux d'incidents qui est beaucoup plus élevé qu'ailleurs" avec ce train arrivé en 2017 dans la région, a indiqué mercredi à l'AFP le secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Paris-Gare de Lyon, Bérenger Cernon.

Les trains en cause circulent depuis 2014

Construits par Bombardier dans le nord de la France, ces trains Regio2N circulent sur la ligne R qui relie Paris à Melun puis Montereau (Seine-et-Marne) ou Montargis (Loiret). Leurs livraisons avaient déjà été retardées en début d'année, après des malfaçons.

"Est-ce que (l'autorité régionale des transports) Ile-de-France Mobilités n'a pas mis une pression de dingue a Bombardier pour que ces rames soient fournies en temps et en heure ?", a interrogé le syndicaliste, estimant que "la qualité n'est pas au rendez-vous".

La CGT relève de nombreux problèmes de caténaires à l'arrivée sur les voies de garage et pointe surtout deux incidents "où on perd des éléments de sécurité". Un choc à l'avant du train a, en particulier, provoqué un court-circuit, empêchant le déclenchement immédiat du signal d'alerte radio qui avertit tous les autres trains circulant dans le secteur.

Le syndicat a multiplié les droits d'alerte --un appel relayé jusqu'à Toulouse où la circulation des TER a été perturbée mardi--, amenant la direction à envisager la pose de peinture isolante et à équiper les conducteurs de radios portatives et de balises de détresse. Ce train qui circule dans dix régions françaises depuis 2014 a "fait ses preuves de performance", plaide Laurent Bouyer, le président de Bombardier Transport France.

"Aujourd'hui, il a atteint ses objectifs de fiabilité, qui ont été contractuellement validés par la SNCF", souligne le dirigeant.

Jeunesse du matériel et canicule en cause pour les dirigeants

Selon lui, "la SNCF est satisfaite de ce matériel" qui a été "développé sous (sa) responsabilité et totalement validé avec tous les acteurs de la SNCF", y compris des cadres-traction et des conducteurs.

"On a été face à une conjoncture à la fois de chaleur et d'accidents à répétition qui ont peut-être affecté plus les Regio2N", ce qui a "peut-être généré, dans cette période estivale, un peu de stress chez les conducteurs. Mais (...) quelle que soit la nature des accidents, le train reste totalement autonome dans ses fonctions de sécurité", insiste M. Bouyer.

"Chaque unité reçue fait l'objet d'une vérification drastique de sa conformité au cahier des charges", remarque-t-on à la SNCF, où l'on évoque volontiers des "défauts de jeunesse" du matériel. Et la régularité sur la ligne R s'est améliorée depuis l'introduction des nouveaux trains, y ajoute-t-on.

"Naturellement, à aucun moment, la sécurité des circulations n'a été remise en question", insiste un porte-parole de la compagnie.