Il calcule la rentabilité du photovoltaïque

Par Benjamin Hay - Article partenaire ERDF  |   |  566  mots
« les gens veulent juste savoir ce que ça va leur coûter et combien ça va leur rapporter »
La plateforme en ligne In Sun We Trust propose d’indiquer aux particuliers et professionnels s’il est pertinent pour eux d’investir dans l’installation de panneaux photovoltaïques. Une énergie dont l’utilisation, encore marginale, progresse petit à petit.

L'équation est simple. Pour David Callegari, cofondateur de la start-up In Sun We Trust, lorsque l'on évoque l'intérêt d'installer des panneaux solaires sur leur toit, « les gens veulent juste savoir ce que ça va leur coûter et combien ça va leur rapporter ». C'est pour répondre à ce questionnement qu'il a lancé l'an dernier, avec un ami de lycée, le portail In Sun We Trust. L'idée, « être capable de déterminer s'il est pertinent d'installer des panneaux photovoltaïques sur un bâtiment, à partir de son adresse postale ». Le site, gratuit, couvre toute la France métropolitaine -hors Corse-. Il se base sur les données du Centre d'observation impact énergie de Mines ParisTech, pour s'assurer que le toit reçoit suffisamment de soleil, en prenant en compte la présence des structures voisines (immeubles hauts, église...). In Sun We Trust calcule le gain potentiel sur vingt ans, en cas de revente de l'électricité au tarif réglementé. Il propose aussi la mise en relation avec des installateurs un peu partout en France (une quarantaine actuellement, une vingtaine à venir). Pour David Callegari, avec « un bon installateur qui fournit du bon matériel », le photovoltaïque devient rentable « à partir de 1 000 kilowattheure par kilowatt crête ». Comptez, selon lui, environ 15 000 euros pour l'installation de panneaux sur une surface de 30 à 40 mètres carrés de toiture, rentabilisée en dix ans (sans emprunt bancaire). A l'heure actuelle, In Sun We Trust reçoit chaque jour entre 50 et 100 simulations et, en moyenne, deux demandes de devis.

Vaincre la peur de l'arnaque

Les chiffres ne sont pas encore vertigineux. Le site est récent et la demande en photovoltaïque reste timide (1.4% de la consommation électrique française en 2015). Selon les chiffres du ministère de l'Ecologie, le bilan 2015 est contrasté pour la filière : une puissance du parc national en hausse de 16% sur l'année (à 6 549 Megawatteurs), mais un nombre de nouvelles installations en baisse de 39%, particulièrement sur celles de faible puissance. Du côté d'In Sun We Trust, on a une idée de ce qui freine encore les clients potentiels.

« Les gens pensent que le photovoltaïque n'est pas rentable mais ne vérifient pas, expliquent ses dirigeants. Ils ont aussi peur de tomber sur une arnaque. Il y a eu des drames avec, notamment, des gens qui se sont retrouvés endettés. »

David Callegari en perçoit une illustration dans le fait que le sud-est de la France ne fasse pas partie de son premier contingent de clients. « Beaucoup d'histoires » ont eu lieu dans cette zone, selon lui.

Au chapitre économique, la société se rémunère via une commission de 3 à 7% perçue à l'achèvement des travaux réalisés après une demande de devis sur le site. Elle espère nouer des partenariats avec des collectivités dans les semaines à venir, avec l'appui d'une version améliorée de son site. « En remplacement du cadastre solaire, avec la même prestation, mais moins chère », explique-t-on chez In Sun We Trust. Google a annoncé il y a quelques semaines le lancement d'un portail analogue aux Etats-Unis. Pas de quoi paniquer David Callegari, qui se voit bien devenir le pendant du géant américain en Europe. Et qui croit que le photovoltaïque, « même s'il reste encore une niche (...) est probablement le futur de l'énergie ».