10 chiffres à connaître sur la France et le nucléaire

Par Fanny Costes - Article partenaire Enedis  |   |  893  mots
En France, les centrales nucléaires fournissent la majorité de l’électricité. Un choix fait dans les années 1960 pour améliorer la sécurité énergétique, et qui a notamment permis l’éclosion de grands acteurs industriels comme EDF ou Areva.

58

La France compte aujourd'hui 58 réacteurs de différentes puissances répartis sur 19 centrales nucléaires : 4 de 1 400 MW, 20 de 1 300 MW et 34 de 900 MW. Le pays dispose ainsi du parc nucléaire le plus important du monde au regard de sa population. Selon le bilan électrique de Réseau de transport d'électricité (RTE), ils  ont produit en 2014, 415,9 TWh, sachant qu' « un réacteur de 900 MW produit en moyenne chaque mois 500 000 MWh, ce qui correspond à la consommation de 500 000 foyers environ », précise EDF.

1957

C'est à Chinon, en Indre-et-Loire que débute, en 1957, la construction d'EDF1, le premier réacteur électronucléaire à usage civil en France. Il produira ses premiers kilowattheures six ans plus tard, en juin 1963. Il s'agit d'un réacteur de type UNGG (uranium naturel graphite gaz). Deux autres sont ensuite entrés en activité avant la décision au début des années 1970, pour des raisons économiques et techniques, d'abandonner cette technologie au profit des réacteurs à eau pressurisée qui équipent aujourd'hui les centrales françaises.

77%

Selon le dernier bilan électrique de RTE, le nucléaire représente 77% de la production d'énergie totale en France en 2014, contre 12.6% pour l'hydraulique, 5% pour les centrales thermiques à combustibles fossiles, 3.1% pour l'éolien et 1.1% pour le photovoltaïque.

2e

La France est le deuxième producteur mondial d'électricité nucléaire derrière les Etats-Unis et loin devant la Russie, la Chine (même si sa part augmente), le Canada ou le Royaume-Uni. Aujourd'hui, 434 réacteurs nucléaires sont ainsi en fonctionnement dans le monde, et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) mise sur 287 nouvelles tranches dans le monde d'ici 2030.

220 000

En France, le secteur nucléaire regroupe 2 500 entreprises et 220 000 salariés, selon la société française d'énergie nucléaire (SFEN). Certaines régions ont développé des compétences nucléaires spécifiques, comme Rhône-Alpes, dans l'enrichissement de l'uranium ou la Bourgogne dans la fabrication des gros composants pour réacteurs.

La filière nucléaire s'impose ainsi comme la troisième filière industrielle française, derrière l'aéronautique et l'automobile. En 2012, le comité stratégique de la Filière Nucléaire, estimait que son dynamisme croissant à l'exportation et le renouvellement de ses effectifs lui permettraient, si l'ensemble du parc nucléaire était préservé, de recruter 110 000 personnes d'ici 2020.

20 milliards

« C'est le montant économisé chaque année en importations de gaz et de charbon grâce au recours à l'énergie nucléaire »,  selon Areva.  Sachant par ailleurs que la filière nucléaire génère un chiffre d'affaires de 46 milliards d'euros dont 14 milliards de valeur ajoutée. « La filière consacre également 1,8 Md€ à des activités de R&D, ce qui la place en 4e position des industries les plus innovantes », précise-t-on sur le portail du ministère de l'Economie et des Finances.

59,8€

Dans un rapport commandé par la commission d'enquête de l'Assemblée Nationale sur les coûts de la filière nucléaire, la Cour des comptes évalue, en 2014, le coût de production de l'électricité nucléaire à 59,8€ le mégawatheure. Un coût en hausse de 20.6% sur trois ans en raison notamment des provisions de démantèlement, de la gestion des déchets, et surtout du doublement des investissements de maintenance. Ce coût toutefois assez bas puisqu'il permet aux ménages français de payer leur électricité 22% moins cher que la moyenne européenne et deux fois moins cher qu'en Allemagne selon les chiffres publiés par Eurostat. En comparaison, en France, pour produire un MWh, il faut compter environ 80€ pour l'éolien, 100€ pour l'énergie photovoltaïque dans le sud, 100 € pour les centrales à charbon ou à gaz, et seulement 15 à 20€ pour l'hydroélectricité.

0

Un réacteur en fonctionnement n'émet aucun rejet de CO². C'est pourquoi beaucoup disent qu'il est un atout dans la lutte contre le réchauffement climatique. La construction et le démantèlement de centrales, en particulier de réacteurs, sont néanmoins, eux, émetteurs de CO². Selon les études analysant tout son cycle de vie, la filière nucléaire émettrait en moyenne 35 g d'équivalent CO²/kWh, contre 400 à 500 g de CO²/kWh pour les centrales à pétrole et 1 200 g de CO2/kWh pour les centrales à charbon, et moins de 20g pour l'éolien.

50% en 2025

Le projet de loi de transition pour une croissance verte prévoit une réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans le mix énergétique d'ici 2025, et plafonne sa puissance à son niveau actuel de 63,2 GW. A l'occasion d'une programmation pluriannuelle, l'Etat fixera ensuite la part de chaque source d'énergie afin de faire progressivement augmenter la part des renouvelables et de diversifier les sources d'énergie du pays.

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Un réacteur nucléaire, l'EPR, est actuellement en construction à Flamanville (Basse-Normandie) et devrait être mis en service en 2017. Les derniers réacteurs à avoir été mis en service datent de la fin des années 1990 et se trouvent dans la centrale de Civaux (Vienne). Selon EDF, « les objectifs de conception et d'exploitation de l'EPR permettent notamment : une utilisation plus efficace du combustible à production d'électricité constante, une diminution de 17% de la consommation de combustible par rapport aux réacteurs de 1 300 MW,  et une production de déchets radioactifs réduite de 30 % ». Il sera aussi le réacteur le plus puissant au monde (1 650 MW, contre 1 500 MW pour les plus récents).