Delanoë dénonce la position dominante de Casino à Paris

Par Juliette Garnier  |   |  293  mots
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Le maire de Paris propose au conseil de Paris de saisir l'Autorité de la Concurrence afin qu'elle "examine la situation concurrentielle du marché" de la distribution alimentaire dans la capitale et propose "toute mesure utile au renforcement de la concurrence".

La grande distribution est dans le collimateur de Bertrand Delanoë. Deux jours après la publication des avis de l'Autorité de la Concurrence sur les méthodes à adopter pour assurer davantage de mobilité dans le secteur de la distribution alimentaire, le maire de Paris vient d'annoncer qu'il souhaite saisir les sages de la rue de l'Echelle de la situation qui prévaut sur le marché parisien.

 L'enquête sectorielle de l'Autorité de la Concurrence assure en effet que le groupe Casino et Carrefour se partagent le marché de la distribution alimentaire. Le groupe de Saint-Etienne, sous ses multiples enseignes (Casino, Monoprix, Leader Price, Franprix etc.) détiendrait "plus de 60% du marché", selon l'instance de régulation de la concurrence. Et, toujours selon elle, Carrefour réprésenterait moins de 20% du marché.

Bertrand Delanoë a déjà fait plancher l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR) sur le sujet. "Sur 22% du territoire parisien, les magasins du groupe Casino ne subissent pas la concurrence des autres groupes", observe la Ville de Paris, en ajoutant que "cette forte position pourrait peser sur la diversité de l'offre proposée aux consommateurs et pousser les prix à la hausse".

Le Maire de Paris propose donc "que la Ville de Paris saisisse pour avis l'Autorité de la Concurrence". A charge pour elle d'enquêter sur la situation concurrentielle du marché, son impact sur les prix pratiqués et de proposer toute mesure utile au renforcement de la concurrence.

Contacté par La Tribune, Casino n'a pas souhaité commenter cette information. Le groupe présidé par Jean-Charles Naouri risque gros. Car, "depuis la loi de modernisation de l'économie, l'Autorité de la Concurrence peut, après avoir établi un abus de position dominante, enjoindre la revente de magasins", a rappelé mardi l'Autorité de la Concurrence