Monoprix : le patron des Galeries Lafayette ne veut plus travailler avec Casino

Par latribune.fr avec AFP  |   |  541  mots
Le conseil de lundi s'annonce tendu : Casino refuse par avance l'offre de Galeries Lafayette de racheter pour 1,35 milliard d'euros sa part de 50 % dans leur filiale commune Monoprix, pomme de discorde entre les deux groupes. En revanche, Casino reste prêt racheter les parts de Galeries Lafayette, mais "à un juste prix".

"Mercredi, les Galeries Lafayette ont réitéré leur offre du 10 février de racheter à Casino sa part (de 50% dans Monoprix, NDLR) pour 1,35 milliard d'euros. Je me suis étonné que cette proposition n'ait pas été présentée au conseil d'administration de Casino" mais le patron de Casino "Jean-Charles Naouri m'a assuré que l'offre serait étudiée au conseil de lundi", a dit philippe Houzé au journal. Casino et les Galeries Lafayette, qui détiennent chacun la moitié du capital de Monoprix, sont en conflit ouvert depuis le début de l'année. Casino désire prendre le contrôle de l'entreprise commune, mais accuse les Galeries Lafayette de surévaluer leur participation.

En effet, les Galeries Lafayette, qui disposent d'une option de vente de ses 50% dans Monoprix à Casino depuis le 1er janvier, ont proposé de les céder au prix de 1,35 milliard d'euros (après avoir défendu un prix encore plus élevé), alors que Casino estime qu'elles ne valent que 700 millions. Ce mois-ci, les Galeries ont présenté une alternative à Casino: plutôt que de lui céder leurs parts dans Monoprix, elles ont dit être prêtes à racheter les parts du distributeur, toujours au prix de 1,35 milliard.

Casino n'est pas vendeur

Si Casino reconnaît que cette offre sera bien évoquée lundi, il ne compte néanmoins pas l'accepter, un porte-parole du groupe assurant à l'AFP que "Casino n'avait jamais été et n'était pas vendeur de sa participation de 50% dans Monoprix", "un actif stratégique dont il a toujours reconnu les grandes qualités, qui s'inscrit parfaitement dans la stratégie multi-formats de développement du groupe en France et qu'il entend continuer à développer".

"Casino récuse les accusations mensongères portées par les Galeries Lafayette, confirme son attachement à Monoprix et réitère sa confiance dans le management et les collaborateurs de l'entreprise", a-t-il ajouté.

"Si les Galeries Lafayette souhaitent vendre leur participation dans Monoprix (...) Casino est prêt à la racheter, mais à un juste prix fondé sur des hypothèses financières réalistes tenant compte de la réalité du contexte économique et de la valorisation actuelle des entreprises de distribution", a-t-il poursuivi.

"En conflit total"

Philippe Houzé a expliqué au journal que les deux groupes ne pouvaient plus travailler ensemble et que le maintien du statu quo nuirait à tout le monde. "L'attitude de Casino nous renforce dans l'idée qu'il est impossible de durer avec un partenaire en conflit total, qui promeut un plan à moyen terme totalement dégradé", et "la situation actuelle n'est pas envisageable sur le long terme, a-t-il plaidé. Le chef des Galeries a par ailleurs rejeté les critiques de Casino sur la gouvernance de Monoprix. Mercredi, Casino a annoncé qu'il allait saisir la justice parce que M. Houzé avait été reconduit par le conseil d'administration de Monoprix à la présidence de l'entreprise commune, alors que son mandat aurait dû normalement revenir à un représentant du groupe stéphanois.

M. Houzé a affirmé au Figaro son maintien à la tête de Monoprix a été provoqué par Casino, qui a "fait en sorte de ne pas être en mesure de présenter un candidat à la présidence de Monoprix, et ainsi a rendu impossible toute autre solution que ma reconduction".