Casino et Galeries Lafayette en désaccord sur la valorisation de Monoprix

Casino et les Galeries Lafayette, copropriétaires de Monoprix, sont en désaccord sur la valorisation de l'enseigne et le groupe stéphanois menace de saisir la justice pour obtenir le respect par la chaîne de grands magasins des accords régissant la gouvernance de leur filiale commune.
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Dans un communiqué publié mercredi 22 février, Casino (Franprix, Leader Price Naturalia...), a affirmé que le groupe Galeries Lafayette avait fait voter quelques heures plus tôt la prolongation du mandat de Philippe Houzé, actuel président du directoire des Galeries Lafayette, à la tête de Monoprix, alors que cette fonction aurait dû revenir, affirme-t-il, à l'un de ses représentants. Casino devait normalement assumer cette fonction à partir du 31 mars pour une période de trois ans, comme prévu par l'accord régissant les relations entre les deux actionnaires de Monoprix. Il va donc "saisir les juridictions compétentes pour faire respecter par Galeries Lafayette ses engagements", souligne-t-il dans ce texte. Sollicitées par l'AFP, les Galeries Lafayette n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces informations.

Ce bras de fer trouve, selon Casino, son origine dans la volonté des Galeries Lafayette de lui céder sa participation dans Monoprix à un prix non conforme à ses attentes. Les Galeries Lafayette disposent en effet d'une option pour céder le contrôle de Monoprix à Casino depuis le 1er janvier. Mais la banque conseil de Casino évalue les 50% de Monoprix appartenant aux Galeries Lafayette à 700 millions d'euros, alors que la chaîne de grands magasins en réclame 1,35 milliard d'euros, après avoir fixé au départ un prix bien plus élevé encore. Galeries Lafayette, "prétendant que les hypothèses financières qu'elle a pour sa part retenues s'imposeraient à Casino", a assigné ce dernier devant le tribunal de commerce de Paris, a indiqué le groupe de distribution stéphanois.

Le bas de laine de Casino

Quel que soit le prix finalement retenu par les deux parties, Casino devrait pouvoir aisément financer l'acquisition des parts des Galeries Lafayette. Il va disposer en effet d'un bas de laine conséquent après son désengagement partiel de la foncière Mercialys, qui gère les galeries commerciales attenantes à ses magasins. Ce désengagement devrait lui permettre d'empocher entre 800 et 900 millions d'euros. Casino et les Galeries Lafayette étaient partenaires dans leur gestion de Monoprix depuis un accord signé en 2000 et prolongé en 2008 pour trois ans.

Monoprix a été fondé en 1932 à Rouen par un membre de la famille fondatrice de la chaîne de grands magasins. Pour faire face à la concurrence, l'enseigne, longtemps affublée d'une image désuète, s'est repositionnée dans les années 2000, en faisant le pari de monter en gamme et en se développant au coeur des villes. Ses quatre enseignes (Monoprix, Monop', Daily Monop', et beauty Monop') et ses 400 magasins (dont les Prisunic, rachetés en 1997), plébiscités par une clientèle urbaine aisée, ont dégagé des ventes de 2 milliards d'euros en 2010.

De son côté, Casino, qui dispose de 9.500 implantations en France, a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 18,2% pour l'année 2011 à 34,4 milliards d'euros. Le groupe mène parallèlement une politique de développement sélective sur quelques grands marchés étrangers, en particulier au Brésil, en Colombie, en Thaïlande et au Vietnam.

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Commentaire 1
à écrit le 23/02/2012 à 7:50
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si on m avait ecouté une fois de plus ! apres casino hyparlo carrefour voilá monoprix que d epiciers spoliés par ces financiers

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