Casino renforce sa force de frappe financière

Le groupe présidé par Jean-Charles Naouri va réduire sa participation dans la foncière Mercialys sous la barre des 40%, contre 50,1% aujourd'hui. Il espère en récolter 800 à 900 millions d'euros. Du cash pour prendre le contrôle de Monoprix ou celui du brésilien GPA ?
Reuters

Casino ne sera bientôt plus qu'un actionnaire minoritaire de Mercialys. Le groupe présidé par Jean-Charles Naouri entend réduire sa partipation au capital de la foncière aux 2,6 milliards d'euros d'actifs. Il en détient aujourd'hui le contrôle, avec 50,1% du capital.D'ici à fin 2012, il ramènera cette participation dans une fourchette comprise entre 30% et 40%. Cette cession devrait lui rapporter 800 à 900 millions d'euros.

Mercialys pilotera cette opération en distribuant 1 milliard d'euros à titre exceptionnel. La foncière s'endettera à cette hauteur. Un endettement que Mercialys présente comme "une normalisation de sa structure financière". Son ratio d'endettement sera "inférieur ou égal à 40%". La foncière contractera une dette bancaire à trois ans d'un montant de 500 millions d'euros et signera un bridge-to-bond de 18 mois d'un même montant de 500 millions d'euros.

La première dette sera remboursée à hauteur de 200 millions d'euros lors de la cession d'actifs cette année. Ce grand meccano exige en effet que la foncière, dont les 120 galeries sont situées en province, réduise encore ses risques. Dès lors, Mercialys va céder la moitié de ses actifs pour se recentrer sur 60 à 70 galeries. Son PDG, Jacques Ehrmann, espère en récolter 500 millions d'euros. Et ce dès cette année.

 

Ce calendrier n'est-il pas un peu ambitieux ? "Nous avons cédé 240 millions d'euros sur les 14 derniers mois", a-t-il rappelé jeudi soir, lors d'une conférence consacrée aux résultats annuels, pour rassurer les investisseurs alléchés par cette perspective de distribution exceptionnelle. En 2012, l'heureux actionnaire de Mercialys, dont l'action s'échangeait jeudi 27,72 euros, touchera un dividende exceptionnel de 13,59 euros, promet son président.

A l'issue de cette opération, après avoir encaissé 800 à 900 millions d'euros, le groupe Casino indique qu'il aura renforcé "significativement ses marges de manoeuvre financières". Le groupe n'entend pas alors "modifier sa politique de dividende". Et pour cause. En 2012, avec cet argent frais, le groupe va très probablement faire ses emplettes. Les occasions ne manquent pas.

Car, depuis le début de l'année, le groupe peut exercer une option d'achat des 50% de Monoprix que détiennent les Galeries Lafayette. Il lui en coûterait entre 1,2 et 1,4 milliard d'euros. Par ailleurs, à compter de juin, Casino dispose d'une option pour acquérir le contrôle de Wilkes, holding de contrôle de GPA, distributeur de Sao Paulo que, en vain, son rival Carrefour voulait fusionner avec sa filiale brésilienne. Et Jean-Charles Naouri n'a jamais caché combien il comptait exercer cette option.

 

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