Carrefour : la suppression de 500 à 600 postes confirmée

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  676  mots
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La direction de Carrefour a confirmé devant le comité central d'entreprise qui s'est ouvert en cette fin d'après-midi la suppression de 500 à 600 postes administratifs, selon des sources syndicales.

Avant les annonces officielles prévues jeudi lors de la présentation des résultats semestriels, la direction de Carrefour a confirmé lors du comité central d'entreprise qui a débuté ce mercredi à 17h30 son projet de supprimer entre 500 et 600 postes administratifs, selon des sources syndicales. Ce projet, dévoilé vendredi dernier par les syndicats qui évoquaient jusqu'à 1000 postes concernés, couvre les neuf différents sièges du groupe.

La direction a maintenu son engagement à s'en tenir à des départs volontaires. "Il est évident pour nous, que s'il n'y a pas suffisamment de gens qui acceptent de partir, on ira vers un plan social", s'inquiète la CFDT du groupe. Outre son programme de réduction des coûts, notamment via ces suppressions de postes, le nouveau PDG de Carrefour Georges Plassat devrait dévoiler jeudi sa stratégie pour relancer le groupe et reconquérir des parts de marché en France.

Réduction de coûts et reconquête de parts de marché en France
A l'occasion de la présentation des résultats semestriels, "ce qui retiendra l'attention, ce sont les projets de Georges Plassat pour redresser le groupe et les progrès en France un an après le changement de stratégie sur les prix", notent les analystes de Deutsche Bank.
Le nouveau PDG du géant de la distribution, en difficulté en France, avait donné quelques pistes stratégiques lors de sa première prise de parole devant les actionnaires en juin, évoquant une réduction des frais généraux et des coûts liés aux structures centrales, et des arbitrages à l'international.

Numéro deux mondial de la distribution, Carrefour est le premier employeur privé de France où il compte 115.000 salariés sur 410.000 dans le monde, ce qui fait dire aux analystes de Barclays que tout plan social sera "particulièrement sensible" et "scruté par le nouveau gouvernement socialiste".
Carrefour doit s'atteler en outre à redresser ses parts de marché en France, fortement attaquées par les groupements indépendants, Leclerc en tête, estiment les analystes. "On attend de voir ce que Georges Plassat compte faire de l'image prix de Carrefour, négative depuis des années et qui lui joue des tours en période de crise", indique Yves Marin, consultant spécialisé en grande distribution chez Kurt Salmon.
Il évoque comme possibilités "la baisse des dépenses de publicité pour réinvestir dans les points de vente et sur du marketing plus proche du terrain" et la relance de la carte de fidélité "avec un dispositif plus simple et plus immédiat". L'avenir des rayons non-alimentaires, "secteur qui souffre beaucoup en hypermarché, avec des tendances de -15% en chiffres" pourrait aussi être examiné, selon lui.

Cessions d'actifs possibles
"Le niveau de trésorerie devrait être relativement faible sur le semestre, le groupe va avoir des besoins de financement", pointe par ailleurs un analyste souhaitant garder l'anonymat. Des cessions d'actifs "pourraient être une source de financement qui permettrait à Carrefour de faire face à quelques échéances, et à financer en partie le redressement", poursuit-il, estimant qu'"un appel au marché semble suicidaire".
Mardi, le groupe a annoncé la fermeture de ses deux magasins de Singapour, faute de perspectives. En outre, il est sorti du marché grec en juin, dit "réfléchir à l'avenir stratégique" de sa coentreprise turque et pourrait, selon les analystes de Barclays, se désengager d'Indonésie.
Selon les calculs de Barclays, Carrefour pourrait dégager 1,3 milliard d'euros en se séparant d'actifs non stratégiques, tandis que la cotation de 25% de Carrefour au Brésil pourrait permettre au groupe de lever 1,2 milliard d'euros.
Le distributeur, qui a publié en juillet des ventes en baisse de 0,3% à 21,71 milliards d'euros pour le deuxième trimestre, pense pouvoir réaliser un résultat opérationnel courant (Ebit) compris entre 2,03 et 2,09 milliards d'euros en 2012, conformément aux attentes des analystes. Si depuis janvier le titre Carrefour a perdu plus de 9%, la tendance s'est redressée à l'arrivée de Georges Plassat, l'action gagnant plus de 12% en trois mois.