Le patron de Carrefour agacé par le discours d'un retour de la pauvreté en Europe

Par Fabrice Gliszczynski et Marine Lathuillière  |   |  365  mots
Le nouveau PDG de Carrefour, Georges Plassat, n'a pas "aimé" les propos du patron Europe d'Unilever sur un retour de la pauvreté en Europe. En revanche, comme lui, il n'exclut pas de réduire la taille des produits pour en diminuer les prix. Le directeur général France d'Auchan s'est quant à lui déclaré "enchanté" par la démarche d'Unilever.

Le nouveau PDG de Carrefour, Georges Plassat a réagi avec prudence, Ce matin lors de la présentation des résultats semestriels, aux propos du président Europe d'Unilever à propos « d'un retour de la pauvreté en Europe », un constat qui l'amenait à réfléchir à commercialiser des produits de petite taille, moins chers en raison d'un moindre volume. George Plassat n'a « pas aimé » le discours sur la pauvreté qui « contribue à placer l'Europe dans une sphère qui n'est pas la bonne », alors que « le pouvoir d'achat reste incroyable par rapport au reste du monde ».

Des petits produits pour baisser les prix

Pour autant, sur la vente de produits de petite taille, même si le concept n'est pas nouveau comme il l'a rappelé en prenant l'exemple « de la cigarette P4 qui s'achetait à l'unité », Georges Plassat s'est déclaré « attentif pour des raisons de format (des produits, ndlr) et de cash (des consommateurs, ndlr). « Il n'est pas impossible que l'on soit amené à travailler sur des conditionnements plus petits. Si cette politique devait se développer en Europe, nous ajusterons le tir ».

Yaourts vendus à l'unité

Auchan est très enthousiaste. Son directeur général France s'est carrément déclaré « enchanté » par l'initiative d'Unilever. Il affirme avoir eu « pas mal d'échanges avec eux à ce sujet « et encourage les industriels à avoir cette démarche sur le petit conditionnement. « Nous vendons par exemple des yaourts à l'unité. Cela rend le yaourt accessible au niveau de son prix et permet le choix du goût pour le client ».

Leclerc mène aussi la réflexion

Quant aux comportements des consommateurs français : « il ressent une très forte sensibilité au prix » « Lorsque l'on a baissé les prix des fruits et légumes, on a vu rapidement une croissance à deux chiffres du chiffre d'affaires dans ce rayon » Les clients s'intéressent aux promotions et on voit aussi le développement de l'arbitrage sur les achats considérés comme non essentiels (en vente équipement notamment.

En début de semaine, Michel-Edouard Leclerc avait lui aussi indiqué avoir constaté une montée de la paupérisation en Europe du Sud. Sur les plus petits conditionnements, Leclerc avait indiqué commencer à s'y pencher.