Amazon renonce à mettre la main sur Colis Privé

Par latribune.fr  |   |  340  mots
Entreprise de 400 salariés, Colis Privé s'est spécialisée sur le créneau du "dernier kilomètre". Elle a distribué plus de 35 millions de paquets en 2015 à travers un réseau de 1.700 livreurs sous-traitants. (Crédits : Marina Torre)
Malgré l'échec du rachat, Amazon a indiqué qu'il continuerait à travailler avec le service de livraison aux particuliers, dont il détient déjà 25%. Une position vraisemblablement liée à l'instruction du dossier par l'Autorité de la concurrence.

Le géant américain de la vente sur internet évoque "des raisons extérieures et indépendantes de [sa] volonté". Confirmant une information du magazine spécialisé dans la distribution LSA, Amazon a annoncé jeudi qu'il renonçait à acheter la totalité de Colis Privé après avoir fait part en octobre de son intention d'acquérir toutes les parts du service de livraison français aux particuliers, dont il détient déjà 25%. Il prévoyait alors de finaliser l'opération au premier trimestre.

"Nous avons décidé de mettre un terme à cette procédure d'acquisition", a indiqué jeudi le groupe à l'AFP. Et d'ajouter :

"Nous continuerons à travailler avec Colis Privé qui constitue un partenaire privilégié pour la livraison de nos clients en France et maintiendrons notre participation en tant qu'actionnaire majeur de l'entreprise."

Amazon, qui multiplie actuellement les initiatives dans les transports pour s'assurer des livraisons toujours plus rapides, n'a pas souhaité préciser les raisons qui l'ont amené à renoncer à l'opération.

Un veto de l'Autorité de la concurrence ?

Selon le quotidien Les Echos, qui cite une source proche du dossier, cet échec est lié à l'instruction du dossier par l'Autorité de la concurrence, saisie dans cette affaire comme à chaque opération importante de concentration.

"L'instruction était assez avancée puisqu'on s'apprêtait à passer en phase 2, en phase d'analyse approfondie", a confirmé à l'AFP une porte-parole de l'organisme.

Comme il est d'usage dans le cadre de cette procédure, l'Autorité avait entamé avec Amazon un dialogue sur la façon dont les risques éventuels à la concurrence pouvaient être réglés. Il est apparu "des points de blocage liés aux modalités de mise en oeuvre des engagements", a souligné la porte-parole. Amazon tiquait d'une part sur le fait qu'un mandataire aurait été amené à suivre de façon concrète les engagements pris et d'autre part sur le fait que la maison-mère américaine elle-même devait s'engager, et pas seulement la filiale française.

Joint par l'AFP, Colis Privé n'a pas souhaité faire de commentaire.

(avec AFP)