Castorama : la délocalisation de services menace des centaines d'emplois

Par latribune.fr  |   |  424  mots
Le regroupement à Cracovie, en Pologne, des activités comptabilité et contrôle de gestion des filiales du groupe britannique Kingfisher, propriétaire de Castorama et Brico Dépôt, va entraîner un plan de sauvegarde de l'emploi à l'horizon 2018, ont fait savoir les syndicats FO et CGT.

Des centaines d'emplois sont menacés chez Castorama et Brico Dépôt, des enseignes du groupe britannique Kingfisher, a déclaré lundi la Fédération des employés et cadres de Force ouvrière (FO).

Selon le syndicat, la directrice générale du numéro un européen du bricolage, Véronique Laury, a annoncé à l'ensemble des filiales du groupe la création d'un service partagé en Pologne qui regroupera toutes les activités financières.

Kingfisher a annoncé en septembre un recul de 8,1% de son bénéfice net au premier semestre, à 295 millions de livres (332 millions d'euros), qu'il a mis sur le compte de problèmes d'approvisionnement de certains produits et sur des ventes toujours faibles en France. La restructuration fait partie d'un plan, baptisé "One Kingfisher", visant à réduire les coûts et générer 700 millions d'euros supplémentaires de dividendes d'ici 2020, a  a déclaré à Reuters un délégué syndical FO chez Castorama, Jean-Paul Gathier.

Incertitudes sur le nombre d'empois touchés

La CGT dénonce une "politique de dégraissement pour gagner du fric sur la réduction de la masse salariale pour donner plus et encore plus aux actionnaires !!!", tandis que FO fustige une restructuration "sacrifiant" les salariés "vus comme des coûts" et "priés de devenir low cost".

"Après les métiers de la comptabilité, du contrôle de gestion, d'autres métiers seront vraisemblablement appelés à disparaître", craint aussi FO.

"Le périmètre n'a pas été communiqué" mais "plusieurs centaines" de postes sont menacés, en comptant certains personnels administratifs en magasin dont les suppressions de postes étaient "déjà actées", a dit de son côté Nicolas Euzenot (CGT). "Et on sent que les annonces ne sont pas finies".

Chez Castorama, FO évalue à "environ 500" le nombre de postes menacés au total, dont "200 à 250" au siège de Templemars (Nord), a indiqué à l'AFP son représentant Jean-Paul Gathier. "Ils nous disent que ces métiers disparaissent à horizon fin 2018", avec une négociation sur un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévue "début 2018", a-t-il précisé. Chez Brico Dépôt, "40 à 50 personnes devraient être impactées" selon Patrice Herrerias (FO). "On ne sait pas encore si les personnels administratifs en magasin" le seront, a-t-il ajouté. Selon FO, Castorama compte 13.000 salariés et 103 magasins et Brico Dépôt, son "petit frère low-cost", 121 points de vente.

Sollicitée, la direction de Castorama n'avait pas donné suite en fin de journée.

(avec AFP et Reuters)