Le PDG de Nestlé-France dénonce les méthodes de la grande distribution

Par latribune.fr avec AFP  |   |  283  mots
Selon Richard Girardot, l'Autorité de la concurrence est "toujours prompte à prendre la parole contre les industriels".
Le PDG de la filiale française du groupe suisse Nestlé, Richard Girardot, se plaint de la pression des distributeur, qui ont poussé les producteurs à réduire leurs marges, et s'interroge sur l'attitude des pouvoirs publics.

"Nous avons écrasé nos marges pour continuer d'être référencés chez les distributeurs" qui "sont revenus nous mettre la pression toute l'année", écrasant aussi leurs propres marges pour faire baisser "de 7% les prix sur les produits leaders comme le Ricoré ou Mousline [...]  Pour compenser cet effort, ils ont augmenté les prix des produits vendus sous leurs marques propres."

Ainsi, le PDG de Nestlé-France Richard Girardot, dont le groupe est l'un des premiers fournisseurs des grandes surfaces en France, a vivement dénoncé les méthodes de la grande distribution dans une interview au Figaro, lundi 30 mars.

Et de renchérir : les distributeurs "refusent de signer des chartes de bonnes pratiques avec les industriels, alors que nous en signons avec les agriculteurs".

Attente d'une réaction de l'Autorité de la concurrence

Richard Girardot rappelle que l'Autorité de la concurrence ne s'est toujours pas prononcée sur les rapprochements entre grandes enseignes telles Auchan/Système U et Casino/Intermarché, qui constituent ainsi des forces de frappe ultra-puissantes face aux acheteurs.

"Cela fait sept mois que les premiers rapprochements entre centrales d'achat ont été annoncées et l'Autorité n'a toujours pas rendu sa décision sur le sujet, laissant passer la période cruciale des négociations tarifaires annuelles", insiste le PDG de Nestlé-France.

Saisie en novembre du sujet par le ministre de l'Économie Emmanuel Macron et par la Commission des affaires économiques du Sénat, elle avait promis de rendre un avis "au cours du premier trimestre 2015", qui s'achève mardi soir.

"C'est stupéfiant!", s'écrie le patron de Nestlé-France, ajoutant que l'Autorité de la concurrence est "toujours prompte à prendre la parole contre les industriels".