L'achat de verres correcteurs sans ordonnance validé par le Sénat

Par latribune.fr  |   |  284  mots
Les sénateurs ont adopté un article ajouté à la loi Macron autorisant l'achat de verres correcteurs sans prescription médicale en cours de validité. Une disposition supprimant l'obligation introduite dans la loi Hamon de 2014.

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté un article additionnel à la loi Macron sur la modernisation de l'économie, autorisant l'achat de verres correcteurs sans prescription médicale. L'obligation absolue d'une ordonnance en cours de validité remonte à la loi Hamon sur la consommation de mars 2014, la prescription n'était auparavant nécessaire que pour les moins de 16 ans et afin de bénéficier du remboursement de la part prise en charge par la Sécurité sociale.

L'article validé par le Sénat, qui avait été introduit en commission par la sénatrice (UMP) Dominique Estrosi Sassone, doit encore être voté par les députés pour pouvoir entrer en vigueur.

"On peut rassurer les auteurs des amendements de suppression et les 5.800 ophtalmologues. Durant soixante-dix ans, période durant laquelle cette obligation ne s'imposait pas, les patients ont continué de consulter des ophtalmologistes" a fait valoir la sénatrice, co-rapporteur du texte, estimant que la France ne peut être "le seul pays de l'Union européenne à refuser une paire de lunettes à un client chinois ou américain qui a cassé la sienne".

La sénatrice Brigitte Gonthier-Maurin (Communiste, républicain et citoyen, CRC) avait relayé les inquiétudes des ophtalmologistes "qui craignent de voir disparaître leur activité avec cet article", évoquant un "risque sanitaire : seuls les ophtalmologistes peuvent détecter des maladies asymptomatiques aux conséquences irréversibles, tels le glaucome ou la rétinopathie diabétique".

Plus de 1.700 amendements ont été déposés au Sénat sur le projet de loi Macron dont l'examen doit durer jusqu'au 18 avril, avant d'être voté le 6 mai, dans le cadre de la procédure accélérée.

(avec AFP)