Sérieux accroc à l'accord salarial dans la restauration

Par latribune.fr  |   |  410  mots
Trois syndicats, la CGT, FO et la CFTC, s'opposent ce mercredi à l'accord de revalorisation salariale dans la restauration, accord accepté par le patronat en contrepartie de la baisse de la TVA à 5,5% dans le secteur, et signé vendredi par la CFDT et la CFE-CGC.

Pour la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, c'était une victoire: "Je me réjouis déjà qu'un accord soit en passe de conclusion sur la grille des salaires dans la restauration, dans les hôtels, qui n'avait pas bougé depuis des mois. Cela augmente, c'est bien", avait-elle déclaré le 22 juillet.

Cet accord, accepté par le patronat en contrepartie de la baisse de la TVA à 5,5% dans le secteur de la restauration, pourrait toutefois rencontrer des difficultés à aboutir. Ce mercredi 29 juillet, trois syndicats - CGT, FO et CFTC (confédération française des travailleurs chrétiens) - s'opposent au niveau de revalorisation salariale envisagé, selon l'AFP.

"Nous exercerons notre droit d'opposition dès que l'accord nous sera notifié, ce qui est imminent", a déclaré ce mercredi Stéphane Fustec de la CGT Commerce, à l'issue d'une réunion avec ses homologues au siège de Force ouvrière à Paris.

"6 centimes de plus que le Smic"

Dans un communiqué commun, les trois syndicats ont jugé "insuffisant" l'accord signé par la CFDT et la CFE-CGC (centrale des cadres) "avec 6 centimes de plus que le Smic [8.88 euros de l'heure au lieu de 8,82 euros] pour 60% des salariés du secteur, et un salaire pour les cadres en dessous du plafond de la Sécurité sociale".

FO, la CGT et la CFTC ont donc demandé la reprise des négociations en vu d'"une juste répartition des marges dégagées par la baisse de la TVA". Ils souhaitent également "la création d'une sixième semaine de congés payés conventionnelle et d'autres mesures-phares qui pourraient renforcer l'attractivité du secteur auprès des jeunes".

Vendredi, lors de la signature de l'accord, la CFDT s'était félicitée que, "pour la première fois dans l'histoire des hotels-cafés-restaurants", le salaire minimal de la profession passe au dessus du Smic. "Il n'y a plus de smicards dans le secteur de l'hôtellerie- restauration ", s'était aussi réjoui le président du Synhorcat (deuxième syndicat patronal après l'UMIH), Didier Chenet.

Les engagements pris par les restaurateurs avec l'État en contrepartie de la baisse du taux de TVA à 5,5 % à partir du 1er juillet 2009 ont été officialisés par la signature d'un "contrat d'avenir" le 28 mars 2009. La profession s'est engagée sur quatre points: la baisse des prix pour les consommateurs, les créations d'emploi (40.000 en deux ans), l'amélioration de la situation des salariés et de nouveaux investissements.