Parcs d'attractions : fini de jouer !

Par latribune.fr  |   |  490  mots
Copyright Reuters
François Fillon projette de passer leur TVA de 5,5% à 19,6%. Une décision qui met Astérix et Mickey en rogne.

Les parcs de loisirs devront acquitter une TVA de 19,6%, contre 5,5% auparavant, une hausse qui devrait rapporter 90 millions d'euros dans les caisses de l'Etat. Ils l'ont appris hier soir, en regardant le Premier ministre présenter ses mesures sur TF1. "Nous n'avons fait l'objet d'aucune consultation au préalable" déplore la compagnie des Alpes, qui exploite le parc Astérix et le Futuroscope.

Le syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels (Snelac) fustige la mesure de Bercy qu'il qualifie d' "injuste" et de " discriminatoire". "C'est inédit qu'on demande à un secteur de prendre 14 points d'un coup", affirme la compagnie des Alpes. Le secteur semble pris de cours.

Disneyland demande à Bercy de revoir sa copie.

"La santé financière fragile de l'entreprise ne permet pas de subir un tel choc et aura pour conséquence un risque pour l'emploi, "a annoncé jeudi le syndicat UNSA du parc Disneyland Paris dans un communiqué. Vendu 57 euros, le ticket d'entrée au parc de Disneyland Paris pourrait augmenter de 8 euros si la hausse de la TVA était répercutée dans sa totalité.

Dans une lettre adressée à François Fillon, l'UNSA qualifie la décision d'"injuste". Il ajoute être "persuadé que cette mesure pénalisera des millions d'enfants issus de familles modestes qui ont choisi la destination Mickey n'ayant pas ou plus les moyens de choisir d'autres destinations". Et demande dans sa lettre au Premier ministre ni plus ni moins que de "revenir sur sa décision".

La réaction est d'autant plus vive que, toujours selon le syndicat, ils ont découvert "avec une extrême surprise la position gouvernementale" annoncée "sans aucun dialogue avec la profession".

Tous les syndicats s'accordent à dire que les parcs d'attractions restent un des secteurs qui attirent et contribuent au développement du tourisme.

Associations de consommateurs

Enfin, l'association de défense des consommateurs, (CLCV) fustige les "nombreuses mesures fiscales annoncées par le gouvernement [qui] vont avoir une répercussion sur les consommateurs et leur pouvoir d'achat" et "plus largement, les déséquilibres [demeurant] flagrants aujourd'hui dans notre pays où les impôts sont majoritairement indirects (TVA et TIPP) et [pesant] lourdement et injustement sur les consommateurs".

L'association pointe également  la hausse des prélèvements sur les produits d'épargne (livret bancaire, PEL, CEL, PEA, etc) ainsi que celle des taxes sur les assurances complémentaires, "alors que l'on évalue à 8 millions le nombre de personnes ne pouvant plus payer une telle couverture, notamment parmi la population modeste". Sur son site internet, le CLCV conclut "que l'intérêt général et les choix politiques doivent l'emporter sur les intérêts particuliers et les logiques financières."

Les politiques, eux, se mettent au même diapason pour la plupart des oppositions : les familles les plus modestes seront les premières touchées.

Enfin, les fabricants de tabac, d'alcool et de soda ont également fait part de leur mécontentement