Les hôtels de "luxe" à plus de 200 euros la nuit seront taxés

Par latribune.fr  |   |  391  mots
Le Crillon, place de la Concorde, à Paris. Copyright Reuters
L'Assemblée nationale a voté ce mercredi la taxe de 2% sur les nuits passées en hôtel "de luxe". Cette mesure remplace le relèvement de la TVA sur les parcs à thèmes. En réalité, les hôtels quatre et cinq étoiles ne sont pas les seuls concernés.

Relever la TVA sur les parcs à thèmes aurait rapporté 90 millions d'euros à l'Etat sur une année pleine. Mais l'idée, finalement abandonnée, a été remplacée par une autre taxe visant cette fois les hôtels de luxe. Cette taxe, fixée à 2%, a été adoptée ce mercredi par l'Assemblée nationale dans le cadre du collectif budgétaire. Il a été décidé qu'elle toucherait les hôtels dont les nuitées sont de 200 euros minimum et non plus, comme cela avait été préalablement évoqué, les hôtels de quatre et cinq étoiles.

Cette mesure n'a pas fait l'unanimité dans les rangs de l'UMP. Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, cette taxe porte un coup à la compétitivité du secteur touristique français, voire à l'emploi. "Ce n'est pas un bon signal envoyé aux activités touristiques de notre pays", estime de son côté le numéro deux de l'UMP, côté Hervé Novelli, ex-secrétaire d'Etat au Tourisme. Sans compter, a-t-il ajouté, que cela n'incitera pas les établissements hôteliers à venir décrocher la cinquième étoile créée il y a un an et demi en France.

Egalement dans le rang des opposants, le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Frédéric Lefebvre, met en garde. Selon lui, le signal n'est pas bon pour la compétitivité du secteur. "Je suis défavorable à toute mesure qui surtaxerait l'hôtellerie de luxe car c'est justement la qualité et la montée en gamme qui ont sorti le secteur de la crise", a-t-il affirmé.

D'autres doutent de sa mise en oeuvre. Hervé Novelli par exemple, craint que des établissements ne trouvent des moyens de contourner le niveau de la taxe. Pour lui, "il y a des inconvénients à fixer un niveau (à 200 euros ndlr), parce que ce niveau, on le contourne".

Quant aux professionnels, ils préviennent que les hôteliers ne sont plus incités à investir pour monter en gamme. Les deux organisations patronales de l'hôtellerie ont dénoncé mercredi soir auprès de l'AFP le vote à l'Assemblée instaurant une taxe de 2% pour les hôtels dont les nuitées coûtent 200 euros et plus, parlant d'une "décision prise dans la précipitation".

Et vous ? A partir de quel tarif pour une nuitée estimez-vous qu'il s'agit d'un hôtel de luxe ?