Marriott compte sur ses clients pour augmenter les salaires de son personnel

Par latribune.fr  |   |  388  mots
Une enveloppe sera ainsi posée dans chaque chambre de certains hôtels du groupe, qui inclut aussi d'autres enseignes, telles que Ritz-Carlton, Gaylord et Renaissance.
Le groupe hôtelier lance cette semaine une initiative consistant à encourager sa clientèle à laisser des pourboires aussi à ces travailleurs, trop souvent oubliés.

Le personnel de chambre des hôtels américains Marriott n'est pas payé suffisamment? La chaîne d'hôtellerie s'en inquiète. Et elle a aussi trouvé une solution, bien moins onéreuse que ne le serait une augmentation des salaires: appeler à la rescousse les clients.

A partir de cette semaine, une enveloppe sera ainsi posée dans chaque chambre d'un certain nombre d'hôtels du groupe (qui inclut aussi d'autres enseignes, telles que Ritz-Carlton, Gaylord et Renaissance) afin d'encourager les clients à laisser des pourboires à ces travailleurs.

Des travailleurs de l'ombre

Menée en partenariat avec l'ONG A Woman's Nation, l'initiative a été conçue par sa fondatrice, Maria Shriver, journaliste et épouse de l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger. Elle part d'un constat: alors que les personnels de chambre constituent le plus large groupe des employés des hôtels gérés par Marriott (plus de 20.000 dans les seuls Etats-Unis et Canada, selon les chiffres rapportés par The Washington Post), ils sont souvent oubliés par les clients lorsqu'il s'agit de laisser des pourboires.

"J'ai parlé avec des personnes chargées de l'entretien des chambres, qui étaient en grande partie des femmes. Elles m'ont confié que si les clients se montrent plutôt élégants concernant les récompenses données aux grooms ou aux concierges, ils n'ont pas été éduqués à laisser de pourboire au personnel qui s'occupe du ménage", explique Maria Shriver, citée par The Washington Post.

"Dans un hôtel (...), souvent, on ne voit pas les personnels de chambre. On n'a pas d'interaction personnelle avec eux, donc on n'y pense juste pas", explique dans le quotidien américain le directeur général et président de Marriott International, Arne Sorenson.

Des travailleurs précaires

Aux Etats-Unis, le travail des personnels de chambre de l'hôtellerie est très précaire. Payés à l'heure, ils voient leurs volumes horaires changer au cours de l'année en fonction des niveaux d'occupation des hôtels.

Selon le Bureau de statistiques sur l'emploi américain, en 2012 ils étaient payés approximativement 9,51 dollars de l'heure et leur salaire médian annuel s'élevait à 19.780 dollars - même si dans les hôtels de luxe du groupe Marriott, leurs salaires se placent plutôt vers le haut de la fourchette, précise The Huffington Post.