Costa Croisières se remet à l'eau avec l'espoir d'une relance cet été

Par latribune.fr  |   |  705  mots
Costa Croisières a remis à l'eau un paquebot samedi soir, en Italie, après quatre mois de pause forcée. (Crédits : Reuters)
Costa Croisières, leader du marché en Europe, a repris la mer samedi soir depuis l'Italie avec son navire amiral, le Costa Smeralda. Alors que le secteur a été paralysé depuis un an à cause de la pandémie, les croisiéristes remettent timidement à l'eau quelques paquebots et adaptent leur protocole sanitaire pour espérer profiter d'une reprise cet été.

Après un an de paralysie liée à la pandémie, les croisières ne s'amusent toujours pas mais elles commencent à apercevoir le bout du tunnel. Le groupe italien Costa Croisières (groupe Carnival), leader du marché en Europe, a remis en service samedi soir son navire amiral, le Costa Smeralda, après plus de quatre mois de pause forcée. Un symbole de reprise très attendu par le secteur, fortement impacté par la crise depuis un an.

Nombre de passagers limité

Le paquebot a pris le large au départ du port de Savone (nord-ouest de l'Italie) pour un périple en Méditerranée de trois à sept jours, selon les formules retenues par les passagers, avec des escales sur la côte italienne à La Spezia, Civitavecchia, Naples, Messine et Cagliari. A son bord environ 1.500 passagers, soit un quart de sa capacité d'accueil théorique.

La reprise s'accompagne en effet du respect d'un strict protocole sanitaire, avec un nombre de passagers limité, des tests Covid pour l'ensemble des passagers et membres d'équipage, des prises de température et le port du masque obligatoire. Objectif : effacer l'image des paquebots errant de port en port, interdits d'accoster par peur du Covid-19.

Le groupe, qui possède 15 bateaux, doit faire partir prochainement trois autres navires avec des départs d'Italie, de Marseille et de Barcelone et "un protocole sanitaire renforcé", selon le président de Costa Mario Zanetti, cité dans un communiqué.

Un manque à gagner de 77 milliards de dollars pour les croisiéristes

Costa Croisières n'est pas le seul à se remettre progressivement à flot. Son concurrent MSC, dont le Seaside également parti samedi de Gênes (nord-ouest de l'Italie), avait repris les croisières en août 2020. Il a depuis fait voyager "sur une trentaine de croisières plus de 60.000 passagers, en toute sérénité", avec deux navires sur 18, selon Patrick Pourbaix, directeur général de MSC France.

Avec la levée progressive des restrictions sanitaires couplée à la campagne vaccinale, le secteur espère sentir les effets de la reprise dès cette année pour retrouver le marché florissant d'avant la pandémie. Le Covid-19 a stoppé brutalement une croissance continue depuis 10 ans dans le secteur, après un pic en 2019 à 29,7 millions de passagers dans le monde dont 15,4 millions de Nord-américains et 7,7 millions d'Européens, selon un rapport de la Cruise Line International Association (CLIA), l'association des croisiéristes.

Mais entre mi-mars et septembre 2020, le monde de la croisière a subi un manque à gagner de 77 milliards de dollars et la perte de 518.000 emplois, toujours selon la CLIA.

Vers une reprise progressive d'ici l'été

Alors que la situation sanitaire reste toujours incertaine, les compagnies relancent timidement quelques navires et adaptent leur protocole sanitaire, en prônant vaccinations et tests. Par exemple, l'américaine Norwegian Cruise Line engage cet été trois de ses 17 bateaux sur des itinéraires au départ de Grèce et des Caraïbes, mais elle n'embarquera que des personnes "entièrement vaccinées". Si les ports américains sont actuellement fermés, les croisières pourraient reprendre en Floride mi-juillet, où se trouvent les sièges de la Norwegian Cruise Line, Carnival et Royal Caribbean.

Les bateaux seront autorisés à naviguer s'ils certifient que 98% des membres de leur équipage et 85% des passagers sont vaccinés, selon un courrier obtenu par l'AFP des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays. Si ces conditions sont remplies, les navires n'auront pas à exiger des tests PCR pour l'équipage et les touristes, mais simplement des tests antigéniques avant l'embarquement, ont indiqué les autorités sanitaires.

Elles demandent par ailleurs aux entreprises de transmettre leurs itinéraires de voyage le plus rapidement possible "afin de garantir un calendrier de retour des croisières avec passagers vers la mi-juillet".

Au Royaume-Uni, le ministère des transports impose pour les croisières autorisées à partir du 17 mai une jauge pour le nombre de passagers, obligatoirement résidents du Royaume-Uni, de 50% avec un maximum de 1.000 passagers. A bord, il est interdit de se réunir à plus de 6 personnes et les bateaux devront se contenter des eaux du Royaume-Uni.