Tourisme : le Maroc souffre de la méfiance des vacanciers français

Par latribune.fr  |   |  513  mots
Le Maroc ne ferait plus partie des cinq destinations préférées des vacanciers français, selon le site d'informations Medias 24. Ci-dessus, la fameuse place Jemaa el fna, à Marrakech.
Le Maroc, qui n'a pas connu d'attentats terroristes depuis 2011, subit les conséquences d'une "désaffection croisante" des touristes, et particulièrement des vacanciers français. En effet, le baromètre du Syndicat des agences de voyages (SNAV) a déclaré que cette destination avait enregistré une baisse de 46% sur janvier-mai par rapport à la même période de 2014.

Le tourisme, secteur stratégique de l'économie du Maroc, traverse une passe délicate du fait d'une "désaffection" de son importante clientèle française, même si le gouvernement se veut rassurant en invoquant notamment un engouement sur d'autres marchés européens.

Selon le baromètre du Syndicat des agences de voyages (Snav) publié mardi, la destination Maroc a enregistré une baisse de 46% sur janvier-mai (48% en volume d'affaires) par rapport à la même période de 2014.

Un touriste sur quatre est français

Dans un pays où le tourisme pèse 10% de la richesse nationale, et où plus d'un vacancier étranger sur quatre vient de l'Hexagone, les chiffres des opérateurs français sont régulièrement décortiqués. Et, depuis plusieurs mois, ils ne sont pas bons.

Conséquence de cette "désaffection croissante", le Maroc ne fait plus partie des cinq destinations préférées des vacanciers français, a commenté le site d'informations Medias 24.

Mercredi, le Syndicat français des entreprises du tour operating (Seto) a, à son tour, rapporté une chute vertigineuse (31,1%) du nombre de voyageurs à forfait, sur une période comparable.

Sécurité au Maroc : le doute persiste

En 2013, le Maroc avait réaffirmé son ambition de doubler le nombre de touristes d'ici 2020, après avoir franchi la barre des 10 millions de visiteurs --pour un chiffre d'affaires de près de 10 milliards d'euros. Mais l'automne dernier, il a senti le vent tourner.

"Hervé Gourdel en septembre, Ebola à l'automne, les attentats à Paris en janvier, Copenhague en février et Tunis en mars ont installé en France un esprit de méfiance", a reconnu à cette occasion le président de l'Office du tourisme marocain à Paris, Hatim el Gharbi.

Dans un contexte de crise diplomatique avec la France, Rabat a d'abord vivement réagi à l'appel à la "vigilance renforcée" dans une quarantaine de pays (dont le Maroc) lancé par Paris dans la foulée de l'assassinat du randonneur Hervé Gourdel en Algérie.

Il a obtenu le retrait de cette liste, tandis que le ministre du Tourisme assurait déjà "prendre au sérieux" une première baisse des réservations sur le marché français.

Une trentaine de cellules terroristes démantelées

Puis, en février, soit quelques semaines avant l'attentat du Bardo à Tunis, le gouvernement a lancé un plan d'action doté de 10 millions d'euros, dans le but de réaffirmer la "stabilité" du Maroc.

Le royaume, qui n'a pas été touché par un attentat depuis celui de la place Jamaa el Fna à Marrakech en 2011 (17 morts dont 8 Français), vit en effet comme une injustice d'être affecté par la dégradation du climat sécuritaire régional.

"Ceux qui connaissent le Maroc savent que nous n'avons rien à voir avec ce qui se passe dans d'autres pays", déclare à l'AFP Lahcen Haddad.

Pour prouver l'efficacité de sa lutte antiterroriste, Rabat a récemment révélé qu'une trentaine de cellules avaient été démantelées sur son sol depuis 2013. L'une d'elles, qui voulait "liquider" des touristes, a été neutralisée le 11 juin.

(Avec AFP)