Yemenia n'exclut pas de renoncer à une commande d'Airbus

Par latribune.fr  |   |  285  mots
La compagnie yéménite menace de "réexaminer" une commande de dix A350 en cas de "pressions" et de "non coopération" de la France et de l'avionneur Airbus dans l'accident de l'A310 qui s'est abîmé en mer le 30 juin près des Comores.

Les relations se tendent entre la France et la compagnie Yemenia, dont un avion Airbus A 310-300 s'est écrasé aux Comores la semaine dernière. Yemenia Airlines a, en effet, menacé mardi d'annuler une commande évaluée au total à deux milliards de dollars (1,44 milliard d'euros) de 10 appareils Airbus A350, à moins que l'avionneur européen ne montre "un soutien médiatique et moral" concernant ce désastre. "Si nous ne recevons aucun soutien du constructeur, nous pourrions reconsidérer un protocole d'accord signé précédemment pour l'achat de dix 350", a dit à Reuters Abdul-Khaliq al-Qadi, le président de la compagnie aérienne yéménite.
 
Le crash a suscité des questions sur les pratiques en matière de sécurité de Yemenia Airlines et la colère de Comoriens vivant en France. Un porte-parole d'Airbus, filiale du groupe européen de défense et d'aéronautique EADS, a déclaré de son côté que l'avionneur avait proposé toute l'aide nécessaire et possible après ce crash. "Dans toutes les enquêtes, il y a des directives strictes (sur la communication aux médias) auquelles nous et tout le monde doit se conformer et que nous avons appliquées rigoureusement", a ajouté un porte-parole d'Airbus.
 
Yemenia a commandé en 2007 dix Airbus A350 de dernière génération, pour un prix catalogue total de deux milliards de dollars, dans le cadre de ce qui était présenté à l'époque comme un ambitieux plan de croissance. Le président de Yemenia a réaffirmé qu'il "n'y avait pas de défaillance technique" sur l'avion qui s'est écrasé et a estimé que les médias avaient porté un jugement "hâtif" concernant la compagnie aérienne.