Crash de l'Airbus : Yemenia suspend ses liaisons depuis Marseille

La compagnie yéménite invoque un cas de force majeure. Des manifestants de la communauté comorienne, présents à l'aéroport, ont salué la nouvelle.

La décision est tombée après plus de quatre heures de discussions entre Yemenia, la direction des aéroports et des représentants de la communauté comorienne de Marseille. La compagnie aérienne, dont l'accident d'un Airbus a fait 153 morts mardi, suspend ses vols au départ et à destination de Marseille, dès à présent et pour une durée indéterminée. Une annonce accueillie par des cris de satisfaction des manifestants qui empêchaient l'enregistrement d'un vol de la compagnie.

Pour Yemenia, impossible de poursuivre l'exploitation de ses lignes sur cet aéroport "sans mettre gravement en péril la sécurité des passagers, des usagers et des personnels qui y travaillent". Dans un communiqué, la compagnie dénonce "les comportements violents" des manifestants. "La compagnie déplore que cette période de deuil soit affectée par des comportements inadmissibles qui interdisent la recherche sereine des causes de cette catastrophe et empêchent d'acheminer les familles des victimes jusqu'à Moroni". Mais pour Nasser Moegne, représentant des Comoriens de Marseille, la suspension des vols est encore jugée insuffisante. "On nous a mené en bateau. On ne veut plus de Yemenia pour les vols vers les Comores".

L'interdiction totale pour la compagnie de voler dans l'Union européenne est une réelle menace, brandie ce vendredi matin par Dominique Bussereau. Le secrétaire d'Etat français aux transports, qui s'exprimait sur RTL, a précisé que "cette compagnie est sous étroite surveillance. Si elle ne veut pas aller sur la liste noire elle aura de gros efforts, de très gros efforts à accomplir". Le secrétaire d'Etat a notamment rappelé les anomalies inquiétantes constatées lors d'un contrôle en 2007 sur l'appareil qui s'est écrasé. Pour se défendre, les dirigeants de la compagnie vont rencontrer ce vendredi le directeur de cabinet de Dominique  Bussereau, Marc Hamy, et Patrick Gandil, patron de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) du ministère des transports.

Dominique Busserau a saisi l'occasion pour rappeler que la liste noire des compagnies interdites sera disponible en ligne, sur le site internet de la DGAC. "Jusqu'à présent cette liste noire était peu connue. Dès la mi-juillet, chaque voyageur pourra connaître exactement la liste et également les audits que font les autorités mondiales de l'aviation civile sur chaque pays".

En attendant, la recherche des corps se poursuit dans la zone de crash de l'Airbus au large des Comores. D'importants moyens navals et aériens ont été mis à disposition par la France et les Etats-Unis. Aux Comores, le président Ahmed Abdallah Sambi a décrété trente jours de deuil national. Nicolas Sarkozy, de son côté, a annoncé qu'il recevrait les représentants des familles la semaine prochaine. Il a également assuré qu'un avion serait affrété pour que les familles puissent aller se recueillir sur place.

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