Air France : la polémique rebondit sur les sondes Pitot

Par latribune.fr  |   |  355  mots
Les syndicats de pilotes de la compagnie aérienne souhaitent que Goodrich, firme américaine concurrente, équipe les appareils. Cette demande intervient après un nouvel incident de vol lié aux sondes de Thalès.

Les passagers d'un vol A320 d'air France reliant Rome à Paris ont peut-être frôlé le pire. C'est en tout cas ce que pense le syndicats des pilotes de lignes (SNPL) après la confirmation par Air France d'un nouvel incident sur l'un de ses vols le 13 juillet. Une sonde Pitot de dernier modèle, chargée de mesurer la vitesse de l'appareil, se serait arrêtée quelques secondes. Un incident qui selon les syndicats doit obliger la compagnie Air France à changer d'équipementier.

"On a demandé à Air France d'investiguer pour nous confirmer qu'on est en présence d'un même type d'incident ayant produit les mêmes effets que lors des incidents connus depuis la mi-2008. Ce serait une nouvelle importante. Dès lors, nous demanderions le remplacement des sondes Thales par des sondes Goodrich au nom du principe de précaution", explique Erick Derivry, porte parole du SNPL.

L'américain Goodrich équipe en sonde 70% des compagnies aériennes dans le monde et jusqu'ici, aucun incident n'aurait été déclaré.

C'est déjà sous la pression qu'en juin dernier, Air France avait du remplacer tous ses anciens modèle de sondes Pitot par des nouveaux sur ses A330, A340 et A320. Pour le moment, la direction souhaite attendre les résultats des expertises menées par le constructeur et par le Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) du ministère des transports.

Pour les syndicats, ce nouvel incident n'est pas sans rapport avec celui survenu en juin dernier sur le vol A447 reliant Rio à Paris. Cet avion, qui s'était abîmé en mer, avait entraîné la mort de 228 personnes. Les sondes avaient immédiatement été mises en cause. Un problème "d'incohérence dans les différentes vitesses mesurées" avait bien été révélé par l'enquête mais le BEA refuse d'en faire la principale cause de l'accident.

Depuis 2001, ces sondes font l'objet d'un vif débat à cause de problèmes de givrage en haute altitude. Entre mai 2008 et mars 2009, Air France a signalé neuf incidents de ce genre.