L'impact du nuage volcanique évalué à 200 millions d'euros en France

Par latribune.fr  |   |  774  mots
Le nuage de cendres volcaniques d'Islande a coûté 200 millions d'euros aux transporteurs aériens et voyagistes en France, a déclaré ce mardi Hervé Novelli, le secrétaire d'Etat au Tourisme.

A l'issue d'une rencontre avec les professionnels du secteur aérien et touristique, le secrétaire d'Etat au Tourisme Hervé Novelli a déclaré que les perturbations liées au nuage de cendres volcaniques venu d'Islande ont pour l'instant coûté 200 millions d'euros aux transporteurs aériens et voyagistes français "On chiffre du côté des compagnies aériennes à près de 150 millions d'euros la perte de marge enregistrée et à 30 millions d'euros pour les tour-opérateurs à ce jour", a-t-il déclaré ajoutant que "chaque jour qui passe renchérit la facture d'environ une dizaine de millions d'euros".

Aides envisagées pour les compagnies de taille moyenne

Pour les compagnies aériennes, le secrétaire d'Etat a souligné que "les aides directes, notamment dans le transport aérien, obéissent à des règles européennes" et qu'il revenait à l'Europe de décider d'éventuelles mesures en ce sens. L'aide aux compagnies aériennes se fera sous la surveillance de la Commission européenne et concernera plutôt les compagnies de taille moyenne. Les mesures d'aide envisagées seront présentées lundi prochain mais d'ores et déjà hervé Novelli a évoqué plusieurs "outils" comme des aides à trésorerie via l'établissement public Oséo, via une médiation du crédit, mais aussi d'autres mesures concernant un droit à indemnisation du chômage partiel, ou encore un étalement des charges sociales.

"Après 18 mois vraiment très très durs, de nombreuses compagnies sont à bout", a dit lundi David Henderson, de l'Association européenne des compagnies aériennes (AEA). "Une suspension de leur activité de cinq à dix jours ne sera pas supportable pour elles."

S'agissant en revanche d'Air France-KLM qui estime avoir perdu 35 millions d'euros par jour, la compagnie n'a pas fait appel à l'Etat dans ses communications et dispose d'une trésorerie suffisante pour traverser cette épreuve.

Concernant les aides directes aux compagnies aériennes Hervé Novelli a rappelé qu'elles faisaient l'objet d'un "encadrement strict de la part de Bruxelles". Les "discussions actuelles pourraient aboutir à ce que la situation exceptionnelle donne droit à un assouplissement exceptionnel comme après les attentats de 2001", a-t-il dit. "Nous verrons dans les jours qui viennent ce que Bruxelles va décider. Rien n'interdit à l'Etat d'aider les compagnies dès lors que l'Union européenne l'autoriserait mais pour l'instant on n'en est pas là", a-t-il poursuivi.

Lundi, elle a expliqué qu' "Il existe des règles dans le traité, notamment l'article 107 alinéa 2, qui permettent aux Etats membres de compenser des préjudices liés à des catastrophes naturelles ou à des événements exceptionnels. Ils sont par conséquent fondés à apporter une compensation à des entreprises", a déclaré lundi le commissaire à la Concurrence, Joaquin Almunia. L'aide, pour être autorisée, devra obéir à un principe de non discrimination entre toutes les compagnies européennes, être calculée de manière objective et être limitée aux coûts d'interruption du trafic, a précisé la porte-parole. "Il ne peut pas s'agir d'une aide déguisée à la restructuration", a-t-elle dit avant d'expliquer qu'il faudrait au préalable que les compagnies quantifient leurs pertes et que les Etats membres se déclarent prêts à leur venir en aide.

Pour l'heure, la Commission européenne a indiqué ce mardi n'avoir à ce jour reçu aucune demande de la part d'Etats de l'Union européenne pour verser une aide exceptionnelle à une compagnie aérienne.

Le volcan islandais, Eyjafjöll, en éruption depuis mercredi a paralysé une partie du trafic européen pendant cinq jours. Ce mardi, si le trafic reprend progressivement, les aéroports de certains pays comme la Grande -Bretagne restent bloqués. "Nous devons nous écarter de cette fermeture de précaution et trouver des moyens de rouvrir l'espace aérien de manière flexible, étape par étape", a déclaré lundi Giovanni Bisignani, le directeur général de l'IATA lors d'une rencontre avec la presse organisée par l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE).

Les voyagistes réclament une aide

Le président de l'Association française des tour-opérateurs, René-Marc Chikli, a demandé "des aides pour la trésorerie et le remboursement des dépenses engagées pour (aider) nos clients". Ils ont fait part du manque à gagner subi dû à l'absence de réservations. "Non seulement il n'y a aucune vente pour la semaine prochaine mais il n'y a pratiquement personne pour s'inscrire pour les vacances d'été", a déploré le secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages, Jean-Marc Rozé. Pour Club Méditerranée par exemple, l'impact financier est estimé à environ cinq millions d'euros.