SNCF : des bénéfices... et des suppressions de postes

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Copyright Reuters (Crédits : © )
Le conseil d'administration de la SNCF se réunit ce mercredi. Au menu : le retour aux bénéfices en 2010, la reprise du versement d'un dividende à l'Etat et des réductions d'effectifs en 2011.

Selon les syndicats, la SNCF va bientôt annoncer avoir dégagé des bénéfices en 2010 avec un résultat net de 150 millions d'euros. Elle avait basculé dans le rouge en 2009 pour la première fois depuis huit ans avec un déficit de près d'un milliard.

Ce retour dans le vert doit lui permettre de verser à l'Etat un dividende qui devrait s'élever à 50 millions d'euros. Elle avait versé pour la première fois un dividende à son actionnaire public au titre de 2007 avec 131 millions d'euros puis 183 millions au titre de 2008.

Un conseil d'administration de la SNCF est prévu ce mercredi pour entériner ces chiffres et étudier les prévisions du budget 2011. En attendant, la SNCF se refuse à commenter ces fuites.

Les syndicats affichent particulièrement leur mécontentement car selon eux, parallèlement à cette sortie du rouge, la SNCF a programmé 1.870 suppressions de postes pour l'an prochain. Un solde net résultant de la différence entre 6.350 départs et 4.500 recrutements pour la maison-mère. En "effectifs moyens disponibles", c'est-à-dire en moyenne sur l'année, le nombre de suppressions se limite à  environ 1.400. C'est nettement moins que les 3 à 4000 des années précédentes.
 

Début décembre, le président de la SNCF Guillaume Pépy avait annoncé une prévision de 7.700 à 8.000 embauches en 2011 à comparer avec les 155.000 salariés de la SNCF et les 235.000 du groupe (avec les filiales Geodis, Keolis...).  Les départs en retraite seraient plus nombreux que prévu avec environ 6000 en 2010.

Le syndicat Sud-Rail estime cependant dans un communiqué que "la logique financière à court terme prévaut avec l'annonce d'une nouvelle forte baisse de l'emploi".  Selon les syndicats, les branches les plus touchées seront le fret, toujours en crise, la branche infrastructures et SNCF Voyages (grandes lignes).

Par ailleurs, selon les Echos, le projet de budget 2011 de la SNCF prévoit des économies de quatre milliards d'euros d'ici à 2015, dont deux milliards par la seule maîtrise des investissements. La première étape de ce plan consistera à rationnaliser les coûts de 550 millions d'euros. Pour stopper la hausse de sa dette, qui devrait atteindre 9,5 milliards d'euros fin 2010 (7,2 milliards à fin 200), la SNCF veut ramener son cash flow libre à -70 millions d'euros l'an prochain contre -500 millions.

Le chiffre d'affaires prévisionnel pour 2011 est de 33,6 milliards d'euros (+9,5%) avec une marge opérationnelle de 2,7 milliards, aidée par ses filiales non ferroviaires que sont Geodis et Keolis.