Le tarif SNCF très réduit des militaires sur la sellette

Par latribune.fr  |   |  293  mots
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La Cour des comptes note une explosion de la facture pour l'Etat de cet avantage offert à tous les militaires. Les sages invitent le ministère de la Défense à se montrer au moins plus sélectif dans l'attribution et la restitution de ces cartes qui permettent aux militaires de bénéficier d'une réduction de 75% sur le plein tarif des billets SNCF.

En France, les militaires bénéficient d'un tarif spécial lorsqu'ils voyagent sur le réseau grandes lignes et TGV de la SNCF. Du soldat de base au Général, ils ont tous droit à une réduction de 75% sur le plein tarif des billets de seconde classe, les sous-officiers et les officiers bénéficiant de cette même réduction en première classe. Un avantage historique que la Cour des comptes appelle non pas à supprimer mais à réformer.

"Le ministère de la Défense ne peut éluder plus longtemps la nécessaire réforme de ce régime du "quart de place", qui remonte au XIXe siècle" écrivent les sages de la rue Cambon. Ces derniers chiffrent en effet à 192,4 millions d'euros le coût pour l'Etat de cet avantage. Ils observent surtout que les sommes versées à la SNCF pour compenser cette réduction tarifaire se sont envolées depuis 2002 de 34,5% !

Cartes non restituées

Pour la Cour des comptes, il faudrait notamment que l'institution militaire veille plus scrupuleusement à ce que le militaires restituent leurs cartes lorsque leur contrat prend fin. Sans rentrer dans le détail, le rapport insiste sur le fait qu'il conviendrait de "réexaminer systématiquement le champ des bénéficiaires de la carte". La Cour assure qu'elle profite à une "vaste population" alors qu'il s'agit au départ de compenser une "obligation de disponibilité en tout temps et en tous lieux". Et de souligner que certains militaires ne sont pas concernés par cette obligation. Exemple: la brigade de sapeurs-pompiers de Paris ou le bataillon de marins-pompiers de Marseille.

Selon le ministère de la Défense, "l'exclusion" de certains bénéficiaires ne permettrait pas de réaliser des économies "significatives".