Le projet de reprise de SeaFrance soutenu par Eurotunnel

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  442  mots
Copyright Reuters
La société Eurotunnel assure ce lundi vouloir soutenir le projet de reprise de la compagnie maritime par ses salariés en prenant des parts majoritaires dans une société qui rachèterait ces navires. De son côté, la SNCF verserait 36 millions d'euros aux salariés.

Nouveau rebondissement dans le dossier SeaFrance : Eurotunnel veut soutenir le projet de reprise. Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, l'annonce dans un entretien à Libération publié le lendemain d'une réunion interministérielle à l'Elysée sur le sujet présidée par Nicolas Sarkozy et le jour d'une audience au tribunal de commerce de Paris devant se prononcer sur une éventuelle reprise.

"Eurotunnel est candidat pour être majoritaire, quelque part entre 51% et 100%, dans une structure de portage qui reprendrait les navires de SeaFrance, pour ensuite les mettre à disposition de la Scop, qui serait l'opérateur de la compagnie", dit-il. "Mon principal souci, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de drame social à Calais", ajoute-t-il. Eurotunnel est un concurrent de SeaFrance, filiale de la SNCF dont l'exploitation est déficitaire, et qui emploie plus de 800 personnes.

La SNCF précise le montant des indemnités qu'elle verserait aux salariés de SeaFrance

La SNCF se déclare lundi prête à verser 36 millions d'euros d'indemnités supplémentaires de licenciement aux salariés de la compagnie maritime transmanche SeaFrance, une de ses filiales, dans le but de favoriser un projet de reprise coopérative. Cette annonce a été faite au moment où le tribunal de commerce de Paris examinait à nouveau le dossier. La société Eurotunnel a annoncé aussi être prête à aider le projet de coopérative des salariés en reprenant les bateaux.

"Le Conseil d'administration de la SNCF a approuvé ce matin le versement par la SNCF d'une somme d'un montant global estimé à 36 millions d'euros permettant de financer une indemnisation supra-légale exceptionnelle au bénéfice des salariés de SeaFrance qui seraient licenciés", dit la compagnie ferroviaire dans un communiqué.

Le syndicat CFDT de l'entreprise, qui soutient le projet de Scop, a rejeté cette semaine une proposition de dernière minute du chef de l'Etat, qui a avancé l'idée que les salariés placent dans la Scop, après une liquidation, des indemnités de licenciement supplémentaires que leur verserait la maison-mère, la SNCF - donc indirectement l'Etat - afin de relancer l'activité.

La CFDT de la société préfère une aide directe. Le gouvernement maintient toutefois son idée avec la proposition de 60.000 euros d'indemnités par salarié et une assurance que les créneaux d'accostage en Angleterre seront préservés.

Le dossier anime le débat politique à moins de quatre mois de la présidentielle. La gauche et les centrales syndicales condamnent l'idée de Nicolas Sarkozy de demander aux salariés de sacrifier leurs indemnités, qu'elles voient comme cynique puisqu'à leurs yeux cette solution ne peut pas fonctionner.