Dialogue de sourds autour de SeaFrance

Le gouvernement a estimé ce jeudi que la balle était dans le camp des syndicats pour assurer l'avenir de SeaFrance, mais ceux-ci se disent "atterrés" par les propositions gouvernementales et en appellent au chef de l'Etat.
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Alors que la compagnie de ferries trans-Manche est menacée de liquidation, les porteurs du projet de Société coopérative et participative (Scop) qui envisagent de la reprendre doivent déposer un projet au tribunal de commerce au plus tard vendredi soir, en vue d'une audience lundi matin.

A l'issue d'une réunion au ministère des Transports avec les représentants de la Scop et de la SNCF, maison mère de SeaFrance, Nathalie Kosciusko-Morizet et Thierry Mariani ont estimé qu'ils avaient apporté à la CFDT maritime toutes les informations nécessaires au dépôt d'un dossier "solide". "Nous avons répondu, et de manière précise, aux questions qui nous étaient posées", a déclaré à la presse la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, "Aujourd'hui, la question de confiance est posée aux salariés", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement propose à la Scop de passer par une liquidation judiciaire totale de SeaFrance et de racheter la compagnie avec les indemnités de licenciement des salariés. Plus de 800 emplois sont concernés. Quarante à 50 millions d'euros au minimum sont nécessaires au projet de Scop, dont 11 à 12 millions seraient apportés par les collectivités locales. L'idée du président de la république est de financer le reste par des indemnités. Mais les représentants de la Scop ont réaffirmé jeudi leur opposition à cette offre, en raison des incertitudes juridiques et économiques qu'elle implique d'après eux.

"Je suis atterré parce que malgré les déclarations du président de la république, nous avons été reçus entre deux portes, et cela a été un discours incroyable", a déclaré à la presse Didier Capelle, secrétaire général de la CFDT maritime, qui a dit attendre une intervention de Nicolas Sarkozy.

Offre de la SNCF

Dans une lettre ouverte adressée aux syndicats, la SNCF a par ailleurs proposé de verser aux salariés des indemnités d'un montant global de 50 millions d'euros, soit environ 60.000 euros par employé. Elle s'est également dit prête à acquérir les navires de SeaFrance pour les louer à la Scop si celle-ci "répond aux exigences de constitution et fonctionnement requis pour gérer une telle activité". La ministre a précisé que le loyer devrait se faire aux conditions du marché, mais pourrait être "progressif".

Ces propositions ne satisfont pas les syndicats. Ils demandent au gouvernement un prêt de 50 millions d'euros pour une reprise en plan de cession des activités de SeaFrance, prêt qu'ils entendent rembourser sous cinq mois grâce à la vente d'un navire. Une possibilité dont la ministre de l'Ecologie a assuré jeudi qu'elle était illégale aux yeux de Bruxelles, pour qui un prêt d'Etat s'apparenterait à de l'aide publique. "Le seul prêt qui serait possible ce serait un prêt privé", a-t-elle dit. "Mais les syndicats ne veulent pas discuter avec le privé".

Thierry Mariani militait pour une reprise de la compagnie par une société privée, Louis Dreyfus Armateur, solution rejetée par les salariés et leurs syndicats.
Regrettant une situation qui d'après elle, n'offre "pas de perspectives pour sauver" les emplois, la confédération nationale CFDT et son union régionale ont reproché dans un communiqué aux leaders CFDT de SeaFrance de ne pas avoir examiné d'autres projets de reprise, parmi lesquels celui de Louis Dreyfus Armateur.

Les ministres ont par ailleurs reproché à François Hollande d'être de "mauvaise foi" et d'avoir tenu des propos "factuellement faux" sur ce dossier. Le candidat socialiste à la présidentielle a déclaré mardi qu'il rejetait la liquidation et préconisait un investissement direct de l'Etat dans l'activité.

La SNCF a également proposé une offre de reclassement aux quelque 800 salariés. Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, s'est dit prêt mercredi soir à cette solution si le projet de reprise de la compagnie par la Scop échoue. Mais les syndicalistes s'y sont formellement opposés jeudi. Avec cette offre, seul un petit nombre de salariés pourraient retrouver un emploi sur place, à Calais, le reclassement s'effectuant dans d'autres métiers de la SNCF - chauffeurs d'autocars notamment - et dans d'autres zones géographiques.

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Commentaires 24
à écrit le 08/01/2012 à 10:26
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Les salariés français sont d'une crédulité ! Mais quand est-ce que vous allez comprendre que ni l'UMP ni le PS n'en ont rien à faire de vous ? Pourvu qu'ils puissent se partager longtemps la galette de vos impôts, votre vie, ils s'en fichent !

à écrit le 08/01/2012 à 7:55
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Le gouvernement n'a pas à s'occuper de ça,la mafia syndicaliste et la pour ça.

à écrit le 07/01/2012 à 10:28
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Enfin il est temps de mettre certains devant leurs responsabilités ! Depuis des années tout a été fait pour saborder la compagnie Seafrance afin s?assurer des conditions de travail et de salaires exceptionnelles Que l?on nous explique aussi pourquoi...

à écrit le 06/01/2012 à 21:00
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Sommes nous vraiment sur un journal économique? On pourrait en douter en lisant les courriers des internautes. Comment peuvent-ils croire que des syndicats peuvent couler une compagnie maritime ou une entreprise? Comment font ces internautes pour ne ...

le 07/01/2012 à 8:47
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et vous ne croyez pas que ce qui coule la SNCM ce n est pas les greves a repetitions laissant leurs clients sur le carreau et souvent pendant les congés scolaires?? les syndicats ne proposent rien et comble du délire rejete les propositions de rempla...

à écrit le 06/01/2012 à 13:08
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les methodes de ripoux déja signalées par la cour des comptes devrait conduire un gouvernement digne de ce nom à couper tout dialogue .Il semble que ,comme toujours,mr sarkosy,au lieu de dépenser notre argent en déplacements couteux et inutiles ferai...

le 09/01/2012 à 12:53
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mathéo , ce genre de réflexion est très peu réfléchi ,,un président de la république est élu pour représenter son pays dans le monde ,; bien d'autres personnes sont habilités a régler les problèmes internes du pays ;et c est surtou...

à écrit le 06/01/2012 à 10:58
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La France se redressera le jour où les syndicats n'auront plus leur pouvoir de nuisance actuel, surtout si on arrête de les sponsoriser ! Tout le secteur du transport est pourri par ça . La preuve , quand la concurrence peut jouer, les secteurs s'eff...

le 06/01/2012 à 17:50
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d'accord!

à écrit le 06/01/2012 à 10:11
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Les syndicats veulent faire le jeu de la gauche et mouiller le chef de l'Etat. Le gouvernement a fait des propositions qui sont déjà au-delà de ce qu'il aurait dû faire. La responsabilité de la situation incombe totalement aux syndicats qui veulent f...

le 08/01/2012 à 6:42
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Excellent résumé de la situation, mais pas politiquement correct...

à écrit le 06/01/2012 à 9:12
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Les syndicats on foutu en l'air toutes les compagnies de navigation Française, Il ont toujours voulu ignorer la concurrence international et ses lois du marché, il prefere vivre de subvention payée par les contribuable, que de se frotté à l'economie...

le 06/01/2012 à 17:51
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tout a fait d'acccord!

à écrit le 06/01/2012 à 8:46
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SeaFrance est voué à disparaître positionné sur un marché plus favorable à Eurotunnel et non exponentiel comme Pétroplus dont les surcapacités sont supérieure à la consommation d'énergie qui est en baisse dans l'U.E.. Arrêtons de jeter de l'argent pu...

le 06/01/2012 à 17:51
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Enfin du bon sens

à écrit le 05/01/2012 à 19:46
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Un syndicat ne sera jamais d'accord pour la création d'une SCOP, les intérêts sont diamétralement opposé. Les syndicats Français par nature encouragent la fainéantise au travail et le sabotage des entreprises, contrairement aux travailleurs des SCOP ...

le 06/01/2012 à 17:52
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Mon Dieu que cela est vrai!

à écrit le 05/01/2012 à 18:38
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Et il le trouve o?argent de l ?t m. Hollande? Dans les poches des contribuables?

le 06/01/2012 à 17:53
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Ben...oui!

à écrit le 05/01/2012 à 18:10
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""Mais les syndicats ne veulent pas discuter avec le privé" <--- ah ben forcement, avec le prive, ils ne peuvent pas dire au bout de 5 mois ' ah ben on a change d'avis, hein, on ne va pas vous rembourser vu qu'on vient de se voter une augmentation de...

le 06/01/2012 à 17:53
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Ca c'est sur!

à écrit le 05/01/2012 à 16:31
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Il semblerait que ça pue du côté du syndicat majoritaire de Seafrance rapportent les médias - personnel pléthorique et feignant embauché par une SNCF qui pliait à tout froncement de sourcil syndical et gestion syndicale limite - des journalistes aura...

le 06/01/2012 à 17:54
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Non...qu'il se prenne en main....pour une fois!

à écrit le 05/01/2012 à 16:24
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Bruxelles annulera ce plan étant donné l?intervention flagrante de l?État ainsi que des Collectivités. NKM le sait très bien. Les syndicats aussi. Il faut se rendre à l'évidence : c'est fini et bien fini.

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