L'ancien PDG d'Air France renonce à voyager en (très) low-cost

Par latribune.fr avec AFP  |   |  652  mots
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Ecarté à l'automne, Pierre-Henri Gourgeon et sa femme ont renoncé à un voyage pour l'île Maurice à 24 euros le billet en raison de la polémique suscitée au sein du personnel.

L'ancien directeur général d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon , a décidé de renoncer à des billets à tarifs préférentiels pour l'île Maurice qui suscitaient l'émoi au sein des personnels soumis à des économies drastiques, a annoncé lundi la compagnie.
"Afin de clore cette polémique inutile, j'ai décidé de renoncer, pour ce voyage, aux billets à tarifs préférentiels auxquels j'ai droit comme l'ensemble des anciens dirigeants de la compagnie", a-t-il fait valoir auprès de l'AFP, via un porte-parole d'Air France.


"J'ai décidé d'acheter des billets réservés en classe affaire, dans une classe tarifaire R1 accessible par tous les retraités de la compagnie", a-t-il ajouté.

La veille, aAlors qu'en janvier la direction a indiqué aux salariés que l'un des tarifs préférentiels (R1 Higth) dont ils bénéficient allait être supprimé dans le cadre du plan de restructuration de la compagnie, ils avaient appris que Pierre-Henri Gourgeon, sa femme et deux de leurs proches allaient bénéficier de ce type de billets pour l'Ile Maurice.
"Nous avons appris que M. Gourgeon, sa femme Mireille allaient partir cette semaine à l'Ile-Maurice en bénéficiant de billets quasi gratuits, 24 euros avec une réservation confirmée en business. Ils partent accompagnés de deux de leurs proches qui bénéficient eux aussi d'un régime de faveur", avait indiqué lundi à l'AFP une source syndicale sous couvert d'anonymat.

Selon cette source, les proches de l'ancien dirigeant avaient même reçu une approbation spéciale du nouveau patron d' Air France , Alexandre de Juniac, pour pouvoir voyager sur cette destination. "Il y a normalement un embargo sur les vols Maurice en cette période de l'année qui a été levé pour la famille Gourgeon", a-t-elle poursuivi.

Alexandre de Juniac était le candidat de Pierre-Henri Gourgeon quand ce dernier bataillait cet été contre son président Jean-Cyril Spinetta qui, lui, préférait le PDG de Transavia et d'Airlinair Lionel Guérin. Pierre-Henri Gourgeon a été débarqué (officiellement il a démissionné) cet automne mais son poluain, Alexandre de Juniac, a été nommé à la tête d'Air France.
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"Au même titre que tous les anciens dirigeants d'Air France , Pierre-Henri Gourgeon bénéficie de billets à tarifs préférentiels sur la compagnie. Ces dispositions figurant dans les accords transactionnels de départ -confidentiels- ne sont pas assimilables au système des GP (facilités de transport pour le personnel) et ne sauraient répondre aux mêmes règles de fonctionnement", a réagi un porte-parole. "C'est dans ce cadre là que l'ancien directeur général d' Air France -KLM peut voyager dans ces conditions tarif air es", a-t-il déclaré.
Il a ajouté que s'agissant des accompagnants de M. Gourgeon, Alexandre de Juniac "a fait droit à une demande en décembre dernier concernant une levée d'embargo à titre exceptionnel afin de permettre l'émission des billets compagnons au tarif R1 High".

"C'est scandaleux. M. Gourgeon était payé plus d'un million d'euros par an et il ne peut pas payer ses billets et ceux de ses enfants?", s'exclamait un pilote.

"La direction nous demande de nous serrer la ceinture et elle continue de laisser des privilèges aux ex dirigeants. Je suis écoeurée", déclarait quant à elle une chef de cabine.

Le porte-parole de la compagnie a assuré qu'il n'y avait pas eu de demande de surclassement pour ce vol et que la levée d'embargo n'avait "aucune incidence sur l'économie du vol", en d'autres termes, l'avion n'était pas plein.

"Par ailleurs, Alexandre de Juniac a demandé, dès son arrivée, à ce qu'un point précis soit fait de l'ensemble des facilités de transport dont peuvent bénéficier les anciens dirigeants de la compagnie et les dirigeants en fonction, afin d'envisager une remise à plat de ces avantages historiques", a encore expliqué le porte-parole.