La SNCF va-t-elle délocaliser des services à son tour ?

Par latribune.fr  |   |  410  mots
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Des services informatiques de la SNCF, confiés à IBM, pourraient être délocalisés en Pologne et en République tchèque. D'autres devraient être transférés en Espagne. Une décision qui pourrait faire du bruit, après l'affaire du Stif au début de l'été.

Des services informatiques de la SNCF seraient en passe d'être délocalisés en Europe de l'Est et en Espagne. C'est ce que révèle  Le Parisien ce jeudi. Quelques mois après la polémique créé par une autre délocalisation: celle de services du Syndicat des transports d'île de France (Stif) au Maroc, cette découverte pourrait faire du bruit. Après le tollé suscité par cette décision et le rappel à l'ordre émanant du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg , le Stif avait en effet dû faire en partie machine arrière et assurer le maintien d'emplois en France.

Un contrat pour IBM

Concernant la SNCF, il s'agit plus précisément de services de surveillance informatique, jusqu'à présent confiés à un sous-traitant, Steria, qui a perdu son contrat au profit d'IBM. Or, le géant américain a décidé de faire mener ces activités par ses filiales situées en Pologne et en République tchèque. Depuis plusieurs mois, les salariés de l'ancien sous-traitant détachés auprès de la SNCF sur les sites de Lille et Lyon ont même formé des remplaçants tchèques et polonais, rapporte Le Parisien.

Le site de Lille gère en particulier les services informatiques destinés aux voyageurs comme le site internet et la billeterie. Quant aux services informatiques des ressources humaines, leur surveillance devrait être assurée par l'entreprise espagnole Sopra.

Pour la SNCF, ce n'est pas vraiment une première puisque des services de surveillance informatique du fret sont déjà délocalisés depuis une dizaine d'année, au Maroc.

315 emplois non remplacés

En tout, quelque 260 emplois de sous-traitants et 45 de cheminots en France seraient de fait supprimés d'ici les prochaines années, selon le secrétaire national de l?Union fédérale des cadres et de maîtrise de la CGT-Cheminots.

La direction de la SNCF a confirmé cette information ce jeudi. Mais son patron, Guillaume Pépy, a tenu à minimiser l'impact social de ce attributions de marché. "Elles ne représentent que 150 postes en Europe sur les 260.000 que compte la SNCF. (...) C'est tout à fait marginal", a-t-il affirmé. En outre, l'entreprise rappelle que "la loi européenne ne permet (...) pas d?exprimer une préférence nationale en matière d?appels d?offres", dans un communqué. Déjà 250 emplois de sous-traitants sont localisés hors de France est-il notamment rappelé.