Aéroport : vers un couvre-feu dans la nuit du samedi au dimanche ?

Par N.B.  |   |  369  mots
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L'autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires propose d'interdire les vols de nuit entre 23h et 6h du samedi au dimanche. Dans son rapport annuel, l'Acnusa dénonce également les survols d'agglomérations pour "faire des économies de carburant".

"Une plage de repos" nocturne entre le samedi et le dimanche entre 23h00 et 6h00. C'est la proposition de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) dans son rapport annuel divulgué dimanche. "Les vols de nuit sont un problème récurrent. Les interdire, c'est hors de question, mais les réglementer et trouver tout ce qui peut conduire à diminuer les nuisances liées à ces vols de nuit, c'est absolument nécessaire", a indiqué à l'AFP le président de l'Acnusa, Victor Haïm. Cette proposition de l'Acnusa vise à répondre au problème des vols de nuit. En 2012, sur les 319 infractions qu'elle a sanctionnées d'une amende, environ un tiers (124) était lié à un vol de nuit. En attendant, l'Acnusa pourra dès 2014 infliger des amendes de 40.000 euros, contre 20.000 euros actuellement, contre des décollages de nuit sans autorisation.

L'aéroport de Roissy "abuse" des vols de nuit

En novembre dernier, un rapport commandé à un cabinet indépendant, CE Delft, par l'Advocnar (Association de défense contre les nuisances aériennes) avait comparé les vols de nuit des trois principaux aéroports européens. Ainsi, l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle avait enregistré en 2010 61.255 mouvements entre 22h et 6h. Le principal aéroport londonien, Heathrow, en avait autorisé 27.200 entre 23h et 7h. Celui de Francfort en a enregistré 40.515. L'association accuse le premier aéroport de France d'abuser des vols nuit, et estime que son gestionnaire, Aéroports de Paris (ADP), surestime l'impact économique de cette pratique. D'après l'Advocnar, ADP ne prend pas en compte le coût environnemental du survol et des conséquences sanitaires pour les riverains.

Le survol des agglomérations, l'autre problème

Les conséquences sanitaires sont également aggravées par le non-respect des trajectoires réglementaires. C'est le premier motif d'infractions constatées par l'Acnusa qui a infligé 146 amendes en 2012. L'organisme constate que de nombreux vols ont survolé des agglomérations qui auraient dues être évitées "parfois par accident, parfois pour faire des économies de carburant", d'après Victor Haïm.
Au total, les 319 manquements ont fait l'objet d'amendes d'un montant total de 2,7 millions d'euros. Depuis sa création, en 1999, l'Acnusa indique avoir prononcé pour plus de 33 millions d'euros d'amendes.