Les syndicats des aiguilleurs du ciel ont décidé d'annuler leur mouvement jeudi, un jour plus tôt que prévu, après la demande faite à Bruxelles par Paris et de Berlin de surseoir à son projet de libéralisation du contrôle aérien présenté dans l'après-midi au Parlement européen. « La DGAC nous a prévenu et nous a demandé de reprogrammer nos vols », explique-t-on chez une compagnie aérienne. « Le problème est que les passagers avaient annulé leurs illets », ajoute-t-on. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, l'a confirmé. Interrogé, Roger Rousseau, le secrétaire national du SNCTA, le syndicat autonome des contrôleurs du trafic aérien, majoritaire chez les aiguilleurs du ciel, aussi. Le syndicat avait déposé un préavis de mardi à jeudi, afin de dénoncer "les conséquences des contraintes européennes" pour les contrôleurs.
Pas de séparation des fonctions de régulation et de contrôle
«Nous avons eu des avancées du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier », explique Roger Rousseau. Alors que le commissaire européen aux Transports, Siim Kallas, devait présenter mardi après-midi des propositions pour relancer cette réforme, lFrédéric Cuvillier a indiqué à la mi-journée qu'il avait demandé, en accord avec Berlin, de surseoir au projet. Il a notamment expliqué que Paris ne souhaitait pas aller vers une "séparation des fonctions de régulation et de contrôle", comme le prévoit le projet.
1.800 vols annulés en France
Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), 1.800 vols ont été annulés en France, alors qu'en moyenne "il y a 7.650 vols sur la journée", mais la situation était "globalement assez calme dans les aérogares" en raison des mesures prises en amont.
La DGAC avait demandé aux compagnies de réduire leur programme de vols de 50% de mardi à jeudi dans certains aéroports : Roissy, Orly, Beauvais, Lyon, Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Selon les données recueillies par l'AFP, les taux d'annulation allaient de 30% à 50% dans la plupart de ces aéroports.
D'autres syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) de la DGAC ont appelé à la grève mercredi, en coordination avec des membres de la Fédération Européenne des travailleurs des Transports (ETF). Des actions sont prévues dans 11 pays, mais en dehors de l'Hexagone, les transports devraient être moins affectés.