Statistiquement, en volant tous les jours, il faudrait 6.500 ans pour qu'un voyageur ait un accident d'avion (Iata)

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  499  mots
Toutes les minutes, 52 avions décollent dans le monde.
Après une année 2012 record en termes de sécurité, 2013 s’annonce comme la deuxième meilleure année de l’histoire de l’aviation civile.

 Contrairement aux affirmations de certains experts des années 90, qui prévoyaient une hécatombe dans le ciel de manière mécanique avec l'explosion du trafic aérien, il n'en est rien. Au contraire, alors que le trafic double en gros tous les 15 ans et que le seuil des 3 milliards de passagers aériens transportés va être franchi en 2013, la sécurité reste à des niveaux extrêmement élevés. Au cours des onze premiers mois de l'année, 11 accidents (d'avions à réactions occidentaux de type Airbus, Boeing, Bombardier…), contre 5 au cours de la même période 2012. Soit un accident pour 2,4 millions de vols effectués (52 avions décollent dans le monde toutes les minutes). Autrement dit, explique l'Iata, "quelqu'un prenant l'avion tous les jours pourrait voler pendant 6.500 ans sans avoir d'accidents".

 210 morts sur plus de 3 milliards de passagers entre janvier et fin novembre 2013

Le nombre de personnes ayant perdu la vie en avion a quant à lui baissé. Depuis janvier il s'est élevé à 210, contre 402 au cours de la même période de l'année dernière.« Bien sûr, c'est 210 de trop et chaque accident et décès pousse l'aviation à faire encore mieux. Mais  transporter trois milliards de passagers en sécurité à 40.000 pieds dans des tubes en métaux et en fibres de carbone constitue une incroyable validation de l'engagement du secteur pour la sécurité », a déclaré la semaine dernière à Genève Tony Tyler, le président de l'Iata, l'association internationale du transport aérien, lors d'une rencontre avec la presse.

 Amélioration en Afrique

Ces statistiques ne concernent que les avions à réactions « occidentaux », en gros Airbus, Boeing, Bombardier et Embraer et (non les avions chinois ou russes ou encore les turbopropulseurs). Ces avions ne sont impliqués que dans 15% des accidents à l'échelle du globe. En prenant en compte tous les accidents incluant donc les avions russes chinois et les turboprop, Iata a recensé, au cours des 11 premiers mois de l'année, un accident tous les 2,18 millions de vols, un niveau identique à celui de l'an dernier (2,14). A la traîne en termes de sécurité, l'Afrique a vu ses performances s'améliorer fortement avec 8,36 accidents par million de vols, quasiment deux fois moins qu'en 2012.

Audit Iosa

Mais, outre l'origine géographique des constructeurs, il y a un autre facteur fondamental: l'audit Iosa (Iata Operationnal Safety Audit), le nec plus ultra de la certification de sécurité aérienne. Depuis son introduction il y a une dizaine d'années, le taux d'accident a été divisé par deux. 386 compagnies sont aujourd'hui auditées Iosa. Elles représentent 65% des vols commerciaux dans le monde. Au cours des 11 premiers mois de l'année, leur taux d'accident était meilleur de 62% à ceux des compagnies non Iosa. En Afrique, les compagnies Iosa, qui représentent plus de la moitié des opérateurs, représentent 14% seulement des accidents recensés sur le continent.

Pour aller plus loin, l'Iata travaille sur un niveau encore plus relevé d'audit Iosa.

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