Un missile nord-coréen a failli toucher un avion de ligne chinois

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  590  mots
Selon le ministère de la défense sud-coréen, un avion de China Southern transportant 220 passagers, qui venait de décoller de Tokyo est passé, ce mardi, sur la trajectoire d’un missile lancé sept minutes plus tôt par la Corée du Nord. Il aurait pu le toucher selon Seoul en redescendant.

Cela aurait pu être une terrible catastrophe avec de lourdes conséquences diplomatiques. Selon le ministère de la défense sud-coréen, un avion de China Southern (transportant 220 passagers est passé, ce mardi, sur la trajectoire d'une roquette lancée sept minutes plus tôt par la Corée du Nord. Il s'agit d'un d'un Airbus A321 selon l'agence Yonhap.

Le missile aurait pu toucher l'avion

 Après avoir décollé de l'aéroport de Tokyo Narita, l'avion CZ 628 de la compagnie chinoise volait en direction de Shenyang en Chine, quand la Corée du Nord a lancé une roquette à 16h17 (heure locale), a déclaré à Bloomberg, Kim Min Seok, porte-parole du ministre de la défense de la Corée du sud. L'avion qui volait à une altitude de 10 kilomètres (32,800 pieds) à 16h24 traversa la trajectoire du missile qui a atteint une altitude de 20 kilomètres, selon Kim Min Seok. "En redescendant, la  roquette aurait pu toucher l'avion", a-t-elle dit. "La Corée du Nord n'a donné aucun avertissement. C'était un acte inattendu et immoral à l'encontre des règles internationales", a-t-elle ajouté.

 Sept missiles tirés mardi

La Corée du Nord a tiré mardi sept roquettes de faible portée dans la mer, dont quatre ont volé plus de 150 kilomètres, suffisant pour atteindre Seoul. "Les tirs ont atteint leurs cibles au-delà de la côte orientale", a indiqué l'agence officielle nord Korean News Agency, citant un porte-parole de la défense nord-coréenne.

 Toutes les troupes nord-coréennes sont en "alerte spéciale" en réponse aux manœuvres militaires que mènent chaque année les Etats-Unis et la Corée du Sud et qui ont débuté le 25 février, a déclaré ce mercredi Kim Kwang Woo, le ministre de la défense sud-coréenne. La Corée du Nord demande chaque année l'annulation de ces manoeuvres.

Discussions à haut niveau

Le lancement de missiles a commencé le 21 février, alors que les relations entre Séoul et Pyongyang sont entrées dans un calme relatif. En témoigne les discussions entamées mi-février entre deux délégations des deux Corée, les premières depuis 2007. Ils ont notamment abordé la reprise du programme des réunions des familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953). Le 23 février des dizaines de Sud-Coréens, la plupart très âgés ont traversé la frontière pour retrouver en Corée du Nord des proches dont ils sont séparés depuis la fin de la guerre (1950-1953). Ces réunions de famille étaient les premières depuis 2010 La Corée du Nord a donné son accord alors qu'elle exigeait au préalable l'annulation des exercices militaires.

Les premières réunions datent de 1985. Elles avaient ensuite été suspendues pendant quinze ans. Un sommet intercoréen historique en 2000 a permis leur reprise. Le programme a de nouveau été interrompu en 2010 après le bombardement par la Corée du Nord d'une île sud-coréenne située sur leur frontière maritime, contestée par Pyongyang.

 Pyongyang possède des centaines de missiles de courte portée et a développé et testé - avec un succès mitigé - des missiles de moyenne portée. Le Nord affirme posséder un missile intercontinental, mais les experts en doutent. Le Nord continue de construire un pas de tir pour des missiles à long rayon d'action a précisé ce mercredi Kim Kwang Woo, le ministre de la défense sud-coréenne.