Boeing de Malaysia Airlines : scepticisme sur la piste de l’attentat

Par latribune.fr  |   |  778  mots
L’identité de l’un des deux passagers du MH 370 disparu depuis samedi qui a embarqué avec un passeport volé à Kuala Lumpur est iranien, a déclaré mardi le chef de la police malaisienne, qui ne pense pas qu'il ait appartenu à un groupe terroriste. Interpol doute de la piste terroriste.

L'identité de l'un des deux passagers du MH 370 disparu depuis samedi qui a embarqué avec un passeport volé à Kuala Lumpur est iranien, a déclaré mardi le chef de la police malaisienne, qui ne pense pas qu'il ait appartenu à un groupe terroriste.

Scepticisme sur l'hypothèse terroriste

La police malaisienne cherche toujours à déterminer l'identité du deuxième détenteur d'un passeport volé, a ajouté le chef de la police, Khalid Abu Bakar, lors d'une conférence de presse. Pour autant, rien n'indique qu'un acte terroriste soit à l'origine de la disparition brutale du Boeing 777 de Malaysia Airlines avec à son bord 239 personnes, ont indiqué à Reuters des sources européennes et américaines proches de l'enquête. "Aucun élément ne laisse croire à un acte terroriste", a renchéri une source de services européens de sécurité, ajoutant qu'il n'y avait en l'état "aucune explication" sur ce qui est arrivé à l'appareil.

La police de Thaïlande, pays où les documents d'identité avaient été dérobés, pense elle aussi que les deux hommes qui voyageaient avec des passeports volés n'avaient rien à voir avec le terrorisme, les premiers éléments laissant penser qu'ils étaient plutôt en quête d'asile dans un pays tiers.

Interpol a également mis des doutes sur la piste terroriste.

"Plus nous recevons d'informations, plus nous sommes enclins à conclure que ce n'est pas un incident terroriste", a dit lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'organisation de coopération policière basée à Lyon, Ronald K. Noble.

Selon lui, deux détenteurs de passeports iraniens utilisés pour un vol entre Doha et Kuala Lumpur ont ensuite utilisé des passeports volés à des ressortissants italien et autrichien pour le vol Kuala Lumpur-Pékin.

Billets réservés à Pattaya

Interpol avait confirmé dimanche qu'au moins deux passagers du vol Kuala-Lumpur-Pékin avaient embarqué avec des passeports volés en Thaïlande au cours des deux dernières années, ce qui a orienté les enquêteurs vers la piste d'un attentat. La police thaïlandaise mais aussi des policiers étrangers interrogent actuellement deux agents de voyage de la station thaïlandaise de Pattaya, où les billets d'avion ont été émis pour le compte des deux hommes en question.

"Nous n'excluons rien, mais au vu des éléments que nous avons obtenus, il ne semble pas que ces hommes soient ou aient été impliqués dans le terrorisme", a dit mardi à Reuters le chef de la police de Pattaya, Supachai Puikaewcome.

Les deux billets d'avion, achetés pour les passagers par deux Iraniens, étaient à destination de l'Europe via Pékin, et avaient été achetés via la Chine parce que c'était l'itinéraire le moins cher, a dit Supachai. "Si l'on en juge par les billets, s'il s'était agi de terrorisme, ils auraient précisé l'itinéraire et l'avion qu'ils souhaitaient prendre. Au lieu de cela, ils ont demandé le billet le moins onéreux, sans préciser ni itinéraire ni compagnie aérienne", a-t-il expliqué.

Kuala Lumpur, centre de transit pour les immigrés clandestins asiatiques ?

La police espère interroger l'un des Iraniens qui a payé ces billets d'avion en liquide. Pour le chef de la police de Pattaya, il s'appelle "Hasem" et se trouverait dans la station. Un deuxième Iranien, du nom de Kazem Ali, a réservé les billets par téléphone auprès d'un voyagiste de Pattaya. Ce Kazem Ali se trouverait quant à lui en Iran.

"Nous envisageons tous les aspects possibles, y compris que ces individus aient pris part à un trafic humain, étant donné que monsieur Ali avait déjà eu affaire à l'agence de voyages et avait déjà réservé des billets, très probablement pour des Iraniens", a dit Supachai.

Avion introuvable

Un diplomate européen en poste à Kuala Lumpur a souligné quant à lui que la capitale malaisienne était un centre de transit pour les immigrés clandestins d'Asie qui cherchent à rejoindre l'Europe grâce à de faux documents via des routes complexes passant par Pékin ou l'Afrique de l'Ouest.

Pour autant, le directeur de la CIA, John Brennan, a affirmé ne pas écarter la piste du terrorisme.

 Pour l'heure, l'avion reste introuvable. Le directeur de l'Aviation civile malaisienne, Azharuddin Abdul Rahman, responsable de l'enquête a qualifié cette disparition de "mystère aéronautique sans précédent". Dix pays ont dépêché des dizaines de navires et d'avions pour quadriller une vaste zone maritime entre la Malaisie et le sud du Vietnam. La zone de recherche a été étendue à Mer de Chine. La Chine a décidé de déployer 10 satellites pour retrouver l'avion.